Cyberharcèlement et influence numérique : Un fléau silencieux qui fragilise la santé mentale des créateurs de contenu
Et si derrière chaque vidéo virale se cachait une souffrance silencieuse ? La création de contenu est pour beaucoup, un divertissement, mais pour ceux qui en vivent, c’est un métier semé de défis, parfois marqués par des moments dépréciatifs et douloureux.
Le cyberharcèlement, un phénomène en particulier sur la santé mentale de ceux qui en sont victimes. À travers plusieurs témoignages d’influenceurs sénégalais et l’éclairage d’un professionnel de la santé, cet article dresse un état des lieux alarmants d’un fléau encore trop souvent sous-estimé.
Entre passion et violence numérique
La créatrice de contenu guinéenne, Fatima Stella, qui évolue sur Tiktok, a été victime de préjugés. « Dès que j’ai commencé à parler de sujets sensibles, notamment des célébrités ou des questions de genre, les commentaires haineux ont afflué. On m’a traitée de menteuse, d’envieuse ; on a critiqué mon physique. Mais je refuse de me taire, je suis forte, mais parfois, ça fait mal. Très mal », a-t-elle déploré.
Momar Soubatel, influenceur Life style sénégalais, a lui aussi vécu cette violence numérique. « Lors de la rivalité entre deux artistes, les moqueries et provocations contre moi se sont multipliées. Parfois, je supprime des vidéos simplement parce que je n’ai pas la force de lire certains commentaires ».
Le cyberharcèlement se manifeste sous différentes formes : insultes, menaces, moqueries, jugements sur l’apparence, voire attaques sexistes. Plusieurs influenceurs en sont victimes, un aspect souvent ignoré.
L’avis du spécialiste : une pression mentale qui peut laisser des séquelles
Ces attaques répétées laissent des traces. Selon la psychologue Aminata Thiam, « le cyberharcèlement agit comme un poison lent. Il érode l’estime de soi, provoque de l’anxiété, de la dépression et peut isoler les victimes socialement ». Il ajoute que l’effet amplificateur des réseaux sociaux multiplie la violence, rendant chaque attaque plus difficile à supporter.
Elle ajoute : « Il est urgent de former les jeunes à un usage sain des réseaux, de renforcer le soutien psychologique pour les créateurs de contenu, surtout d’appliquer les lois contre le cyberharcèlement. Ce n’est pas un caprice, c’est un enjeu de santé publique."
Une situation qui remet en question la liberté d’expression et à l’humanisme derrière les écrans.
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