Crise sanitaire à Dakar : sel, sucre et smartphones, cocktail mortel
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a organisé, le vendredi 26 septembre 2025, un atelier de dissémination des données sur la prévalence des facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT). La rencontre s’est tenue à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar.
Cette occasion a permis de partager les résultats d'une enquête nationale qui révèle une recrudescence inquiétante de ces maladies dans la capitale sénégalaise.
"On a remarqué que cette prévalence a augmenté par rapport à la première enquête. Si on compare les résultats entre 2015 et 2024, on voit que la population de Dakar est beaucoup plus sédentaire. Ce qui veut dire que la population est plus exposée aux facteurs de risque liés aux maladies non-transmissibles tels que la sédentarité, la mauvaise alimentation, c'est à dire une alimentation très riche en sel, sucre et matières grasses mais aussi la consommation d'alcool, de tabac entre autres", informe Dr Seynabou Mbow.
Trop de sel,trop de sucre dans les plats à Dakar, la pratique du sport négligée
́La responsable de la lutte contre les maladies non transmissibles de dévoiler les chiffres alarmants.
"En termes de prévalence, la sédentarité c'est-à-dire la non-pratique d'activités physiques on atteint plus de 60% à Dakar. La consommation de sel est estimée à 75%. L'hypertension artérielle touche 25 % des Dakarois. Pour le diabète, la prévalence nationale est de 4,2%, mais à Dakar elle grimpe à 7,7%", a-t-elle précisé.
Selon Dr Seynabou Mbow, l'augmentation de ces pathologies s'explique notamment par l'accrochage aux smartphones, la faible pratique d'activités physiques et une surconsommation en sel, sucre et matières grasses.
Un appel à l'action
La consommation excessive de sel est responsable de plusieurs maladies non transmissibles comme l'hypertension artérielle ou les maladies rénales chroniques.
C'est pour cela que la responsable invite la population à réduire sa consommation de sel et appelle les médias à jouer un rôle clé dans la sensibilisation.
Elle exhorte également les acteurs de l'agroalimentaire à proposer des produits moins salés.
La directrice régionale de la Santé de Dakar, Dr Ndéye Maguette Ndiaye Ndom a rappelé que cette initiative s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la lettre de politique sectorielle du ministère de la Santé et de l'Action sociale.
Selon elle, seule une politique de promotion et de prévention permettra de freiner la progression des MNT liées à la surconsommation du sel et du sucre et de matières grasses.
Elle espère que le plan d'action soutenu par le ministère, bénéficiera d'un financement suffisant pour faire reculer ce problème majeur de santé publique.
Commentaires (2)
Même la pauvreté endémique est une pathologie
Je pense que le plus gros problème ici à Dakar est la pollution de l'air, due à la déforestation, comme cela s'est produit dans la forêt de Malika et comme cela se produit malheureusement actuellement entre Namora et Lac Rose. Si dans certains pays respectueux de leurs populations, la déforestation conduit à l'emprisonnement, ici, elle permet de réaliser des profits rapides grâce à la vente de parcelles de terrain… Ce qui se passe à Dakar est une catastrophe environnementale sans équivalent dans le monde. Venez voir ce qui se passe entre Namora et Lac rose !!!!!
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