Une équipe de cardiologues de l’hôpital Principal de Dakar a effectué, pour la première fois au Sénégal, une implantation percutanée de valve aortique. L’opération, réalisée sur une patiente de plus de 80 ans, s’est soldée par un succès salué comme une avancée majeure pour la cardiologie nationale.

L’hôpital Principal de Dakar a marqué une étape importante dans l’histoire de la cardiologie sénégalaise. Pour la première fois, une équipe nationale a réalisé une implantation percutanée de valve aortique, une technique moderne permettant de remplacer une valve défaillante sans chirurgie lourde. L’intervention a été menée sur Soukeyna Guèye, une patiente de plus de 80 ans, désormais en bonne voie de récupération.

Cette opération, présentée comme une véritable prouesse médicale, a été rendue possible grâce à la mobilisation de toute l’équipe du service de cardiologie. La patiente, longtemps affaiblie par une maladie cardiaque qui limitait fortement son quotidien, témoigne : « Je me fatiguais vite. Après des examens, on m’a dit que mon cœur était faible. J’avais peur de l’opération, mais grâce à Dieu tout s’est bien passé. »

L’intervention mobilise une bioprothèse une petite couronne destinée à remplacer la valve sténosée dont le coût est estimé à 10 millions F CFA. Avec les examens et la préparation, le coût total peut atteindre 28 millions de francs CFA, un niveau qui illustre la technicité et les moyens requis pour ce type d’acte.

Selon le médecin-colonel Mouhamed Cherif Diop, chef du Service de cardiologie, la patiente présentait des caractéristiques qui rendaient l’intervention délicate, mais la préparation minutieuse a permis d’obtenir un résultat optimal :

« Nous avions quelques craintes, mais l’opération a été réalisée sans complication. Une nouvelle vie s’offre à elle. Certains médicaments qu’elle prenait pourront même être arrêtés. »

L’équipe ne compte pas s’arrêter là. Plusieurs patients figurent déjà sur la liste d’attente. « Dès janvier ou février, nous envisageons deux ou trois autres implantations. La phase d’exploration préalable demande du temps, car il faut de nombreux examens pour bien choisir le patient », explique le cardiologue.

Avec cette première réussie, l’implantation percutanée de valve aortique devient désormais une option officiellement disponible au Sénégal, portée par les spécialistes de l’hôpital Principal. Une avancée majeure qui ouvre la voie à une prise en charge innovante des maladies cardiaques complexes dans le pays.