La région de Kaffrine a accueilli ce matin le lancement officiel du projet EnPrise 4, une initiative ambitieuse visant à renforcer la prise en charge psychosociale des enfants et adolescents vivant avec le VIH, particulièrement ceux en situation de vulnérabilité ou en transition au Dolutégravir.
Ce projet, financé par Expertise France, dont le portage est assuré par le centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann et mis en œuvre par des organisations telles que la Division de lutte contre le sida, et les IST, le réseau Convergence jeune et le réseau national des associations des personnes vivant avec le VIH.
Selon Mame Birame Niang, chef du projet EnPrise, « le projet vise à renforcer la prise en charge psychosociale des enfants et adolescents vivant avec le VIH au Sénégal, en particulier ceux qui sont en rupture de soins ou en situation de vulnérabilité ».
EnPrise 4 se veut une continuité du projet EnPrise 3, avec des objectifs élargis. Il s’agira notamment de consolider les acquis précédents, d'améliorer le dépistage des enfants dans les structures de santé, de renforcer l’accès à la charge virale pour tous les enfants et d'étendre l’offre du projet à l’ensemble du territoire national.
Le projet cible 2 300 enfants et adolescents âgés de 0 à 19 ans vivant avec le VIH, pour une durée de 36 mois.
Lors du comité régional de développement (CRD) tenu à Kaffrine pour lancer officiellement le projet, le docteur Mbaye Thiam, directeur régional de la Santé, a salué cette initiative qu’il juge essentielle. « Le projet EnPrise 4 est un projet ambitieux qui intervient dans les 14 régions du Sénégal pour accompagner la prise en charge psychosociale des enfants et des adultes vivant avec le VIH. Comme vous le savez, la prise en charge des enfants reste le maillon faible dans notre dispositif de lutte contre le VIH ».
Il a également souligné les difficultés rencontrées sur le terrain : « Beaucoup d’enfants vivant avec le VIH ont perdu un ou leurs deux parents, ce qui complique davantage leur suivi médical et social. Le projet permettra de mieux les accompagner, notamment en collaborant avec les tuteurs. »
Sur le plan régional, la situation est jugée globalement maîtrisée. Le Dr Thiam précise : « Aujourd’hui, nous avons atteint presque tous les objectifs fixés pour les 3x95. Le premier 95 (personnes dépistées) et le deuxième 95 (personnes sous traitement) sont quasiment atteints. Seul le troisième 95, relatif à la charge virale, reste en deçà, avec un taux dépassant tout de même 93 %.»
Des efforts sont en cours pour combler ce dernier gap. « Nous avons rencontré des difficultés liées à l’absence de machines pour le test de charge virale. Mais avec la mise à disposition récente d’une machine au niveau du district sanitaire de Gossas, les performances vont s’améliorer. Il ne reste que le district de Malem Hoddar, qui effectue encore ses prélèvements à Koungheul », a-t-il ajouté.
Enfin, concernant la répartition des cas, le Dr Thiam a précisé que « la tranche d’âge la plus touchée est celle des 15-49 ans, c’est-à-dire la population active. Mais au niveau de la région de Kaffrine, la situation est maîtrisée, et cela constitue une bonne nouvelle pour l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre le VIH "
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