Plus de trente organisations de la société civile engagées dans la santé démontrent une capacité d’adaptation remarquable, dans un contexte où les financements se font de plus en plus rares. L'ONG 3 Cap-Santé est résiliente face à la rareté des financements et mobilisée pour une santé équitable. Créée en 2021 sous l’impulsion de l’USAID, la plateforme 3 Cap-Santé a vu son principal soutien financier se retirer progressivement. Un défi de taille pour une organisation dont les ambitions nationales ne faiblissent pas.
Pourtant, loin de céder, 3 Cap-Santé a su rebondir. « Nous avons prouvé que même sans financements importants, la société civile peut continuer à se battre, à innover et à progresser », a déclaré Moundiaye Cissé, président de la plateforme.
En quatre ans, 3 Cap-Santé a consolidé son réseau de 30 organisations réparties sur l’ensemble du territoire sénégalais, contribué à des politiques de santé publique et porté la voix des communautés au niveau national et international, a-t-il dit en marge de l’inauguration de son nouveau siège à Dakar.
L’acquisition de ce siège, dans ce contexte difficile, représente un acte fort : il s’agit non seulement d’un espace fonctionnel pour la formation et la coordination, mais aussi d’un levier stratégique pour renforcer la crédibilité institutionnelle de la plateforme et réduire ses charges locatives, afin de réinvestir davantage dans ses missions sociales.
La santé face aux défis climatiques
Au-delà de cette démonstration de résilience, 3 Cap-Santé inscrit désormais la lutte contre les impacts sanitaires du changement climatique au cœur de ses priorités. Face à la recrudescence des sécheresses, inondations et maladies vectorielles, la plateforme entend renforcer la sensibilisation des communautés, intégrer la dimension climatique dans les politiques publiques de santé, notamment en milieu rural, et renforcer les mécanismes communautaires de prévention et de résilience.
« Nous ne pouvons plus séparer santé et climat. Ces deux enjeux sont aujourd’hui intimement liés et doivent être traités ensemble », a souligné Moundiaye Cissé.
Cette nouvelle orientation s’inscrit aussi dans la vision du Sénégal pour 2050, plaçant la santé et l’environnement comme des leviers conjoints pour un développement durable.
D’ailleurs, l’Union des élus locaux (UEL), partenaire de la plateforme, a salué un acteur clé du plaidoyer, tout en soulignant l’importance de la mobilisation des ressources domestiques pour la santé communautaire.
De son côté, le ministère de la Santé, par la voix de la docteure Aïda Tall, a magnifié l’engagement de la plateforme et réaffirmé la volonté de renforcer ce partenariat stratégique. « Dans un contexte de plus en plus incertain, marqué par la rareté des financements, 3 Cap-Santé incarne ainsi une société civile debout, résiliente, et plus que jamais indispensable dans la construction d’un système de santé inclusif et durable au Sénégal », dit-elle.
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