Des soupçons graves de substitution et de trafic de médicaments secouent l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP). Face à ce qu’ils qualifient de dysfonctionnements profonds et répétés, le SAMES et le SUTSAS/ARP annoncent avoir saisi le Procureur de la République ainsi que l’OFNAC pour l'ouverture d'enquêtes indépendantes.

Selon les responsables syndicaux, ces démarches font suite à des suspicions impliquant des agents au sein même de l’ARP. Ces pratiques, si elles étaient avérées, porteraient gravement atteinte à la sécurité sanitaire des populations et à la crédibilité de l’autorité de régulation.

Avant de porter l’affaire devant les instances judiciaires et de contrôle, les syndicats indiquent avoir alerté les autorités administratives compétentes, notamment le Directeur général de l’ARP, le ministre de la Santé et le Premier ministre. Faute de réponses jugées satisfaisantes, ils ont estimé nécessaire de passer à l'action judiciaire : « En tant qu’agents de l’État, nous avions fait le choix responsable de ne pas exposer ces éléments sur la place publique, afin de préserver l’image et la crédibilité de l’ARP », expliquent-ils.

Un climat de crise exacerbé par l’affaire Softcare

La sortie publique des syndicats intervient dans un contexte de tension, marqué par l’affaire Softcare, qui a déjà fortement terni l’image de l’institution. Pour le SAMES et le SUTSAS, cette nouvelle affaire de substitution n’est pas un fait isolé, mais s’inscrit dans un ensemble plus large de dysfonctionnements liés à la gouvernance actuelle de l’agence.

Ces éléments soulèvent de sérieuses interrogations sur la capacité de l’ARP à assumer pleinement son rôle de garant de la qualité, de la sécurité et de la traçabilité des médicaments mis sur le marché sénégalais. Les syndicats appellent désormais les autorités à prendre leurs responsabilités pour restaurer la crédibilité de l’agence aux niveaux national et international.

Vers un durcissement du mouvement syndical

Dans le même temps, les deux organisations réaffirment leur engagement à travers une jonction des luttes SAMES–SUTSAS/ARP. Cette alliance est présentée comme un premier jalon avant le déploiement éventuel d’un nouveau plan d’action plus vigoureux.

« Unis, nous vaincrons. Seule la lutte libère », ont-ils conclu, appelant leurs camarades à rester soudés et à respecter strictement les futurs mots d’ordre.