Dans le cadre d’un voyage de presse, Seneweb a exploré les quatre établissements hôteliers du Groupe Accor au Sénégal : Pullman Dakar Teranga, Novotel Dakar, ibis Styles Dakar et Mövenpick Resort Lamantin Saly. Pendant quatre jours, chacun de ces hôtels nous a ouvert ses portes et offert son hospitalité. Pour ce premier numéro, cap sur le Pullman Dakar Teranga, pour une redécouverte de cet emblème de l’hôtellerie dakaroise.

À Dakar, certains lieux préservent une part de constance malgré les métamorphoses de la ville. Le Pullman Dakar Teranga fait partie de ces adresses qui associent à la fois mémoire et renouveau sans jamais rompre le fil de leur identité. L’hôtel, classé 5 étoiles, se dresse face à l’océan Atlantique et l’île de Gorée. Ce lieu, ouvert initialement en 1973, a récemment opéré un renouvellement profond de son offre et de son identité, après un premier « lifting complet » réalisé en 2017. Le renouvellement a touché l’intégralité de la structure, incluant la façade, les chambres, le Junction by Pullman (le lobby), les salles de séminaires, et le restaurant. Le nouveau design se veut être un mélange de style contemporain à une inspiration africaine. Signe de son attachement à l’art, les visiteurs découvrent sur la première terrasse de l’hôtel, une fresque signée Zeinixx et Kashink, issue du projet « Playwall » ; co-organisé en partenariat avec Delphine Buysse, commissaire d’exposition et curatrice.

Un établissement qui vit l’art

L’espace s’ouvre sur le centre-ville, à quelques minutes de la place de l’Indépendance, avec une architecture qui privilégie l’air libre et les zones de convivialité. Un sas, à la suite d'un contrôle minutieux effectué par un vigile, conduit ensuite vers l’accueil. La lumière tamisée enveloppe un hall modulable où les œuvres de plusieurs artistes -de renommés internationales- dont ceux d’Audrey D’erneville ornent cet endroit. L’artiste franco-sénégalaise y expose des scènes de vie sénégalaise. Dans ce hall, les expositions évoluent au fil de l’année et accompagnent les flux d’invités. L’hôtel utilise cet espace pour ses propres événements et reconfigure le lobby selon la nature des demandes. Les équipes retirent parfois l’ensemble du mobilier afin d’installer une nouvelle scénographie ou d’accueillir une ouverture artistique.

Petit-déjeuner et saveurs locales

L’orientation se confirme à mesure que le parcours se poursuit vers la zone de restauration. Premier repas de la journée, le petit-déjeuner est un élément stratégique de l’établissement et pour leurs convives, ils mettent les petits plats dans les grands. La carte propose au moins 20% d’options vegan. Les pains sont confectionnés sur place, avec des variétés sans gluten. Les buffets froids rassemblent des produits issus de fermes locales, dont le fromage est livré par une ferme bio sénégalaise, située à Sangalkam et fournisseur de l'hôtel depuis une dizaine d'années. Un espace « healthy » met en avant des jus pressés à froid, des eaux détox et une sélection de laits qui répond à différents régimes alimentaires.

Le service privilégie une relation directe avec les clients. Les serveurs passent à table avec une première boisson chaude, puis reviennent selon les besoins. Une formule express permet aux clients pressés de prendre un repas à emporter. Différents espaces modulables accueillent également des concerts ou des séances de travail. Les murs, d’un coin du restaurant, affichent des portraits d’artistes passés par l’hôtel : Daara j, Ismaël Lô, Tony Allen, Youssou Ndour, Viviane Chidid ou Fally Ipupa.

Très souvent, la terrasse s’anime en fin de journée avec les « Sunset Hour ». Des artistes locaux s’y produisent selon une programmation hebdomadaire. Des afterworks thématiques réunissent également des entreprises qui souhaitent présenter leur secteur ou leurs projets.

 

Le Teranga Beach Club, pour des moments de détente autour d’une nouvelle carte

Le parcours de l’hôtel mène ensuite au Teranga Beach Club, situé en face de l’hôtel. Ici, la piscine familiale reste une institution depuis des années. L’établissement veut désormais en faire une adresse gastronomique à part entière. Un potager fournit herbes aromatiques, piments, tomates, persil, menthe ou citronnelle. La cheffe Aïcha, initiatrice de ce projet, y prélève elle-même ses ingrédients. Il y a quelques mois, elle lançait la nouvelle carte du restaurant. Cette nouvelle offre comprend une cuisine ouverte qui permet des cuissons au feu de bois. L’équipe prépare des fruits de mer, du mérou, des gambas ou des viandes comme le tomahawk de black angus. Le restaurant maintient également une carte snacking pour préserver l’esprit familial du lieu. Le thieboudieune, préparé par Fatou depuis 1990, reste l’un des plats les plus demandés. La cerise sur le gâteau est la possibilité pour la clientèle de déguster leurs plats en contemplant l'horizon bleu et l'île de Gorée.

La vision du directeur général

Savourer un cocktail et des tapas en contemplant le coucher de soleil le tout accompagné d'un air de Kora. C'est le moment du Sunset Hour. Moment choisi pour échanger avec Stéphane Jamin, directeur général du Pullman Dakar Teranga. Il dirige l’établissement depuis avril 2024 et décrit un retour assumé : « C’est un retour aux sources puisque j’étais dans ce même hôtel entre 2016 et 2018 et j’ai participé activement à la rénovation de cet hôtel et à mettre en place justement l’ensemble des nouveaux guidelines des nouvelles procédures liées à la marque Pullman ».

A son retour, il retrouve avec joie une partie de l’équipe restée fidèle à l’établissement. Il identifie aussitôt plusieurs axes prioritaires : « Ici les défis, il faut répondre aux attentes des clients. C’est le premier défi. À l’expérience client. Pouvoir proposer la meilleure prestation de service qui soit. Se battre avec des compétiteurs puisqu’il y en a ». Il aborde aussi l’importance du facteur humain : « Le plus grand défi pour un directeur général dans n’importe quel pays, que ce soit en Afrique ou ailleurs, c’est de faire grandir les équipes comme on fait grandir l’hôtel ». L’hôtel comprend 100 Chambres premium supérieures vue mer, 110 Chambres supérieures vue ville, 11 Chambres deluxe vue mer, 25 Suites junior vue mer et une Suite présidentielle. De plus, ces suites et chambres entièrement rénovées sont toutes équipées de connexion wifi, TV LCD avec satellite, mini-bar, coffre-fort, climatisation et plateau de courtoisie composé de fruits et de jus locaux. Dans le but de personnaliser davantage l’expérience, les clients peuvent constater un mot de bienvenu signé du directeur général.

Excellence événementielle et fidélisation

Autre chose, l’hôtel renforce depuis 2024 la qualité de ses prestations événementielles. A ce sujet, le directeur précise : « On a récupéré beaucoup de parts de marché parce qu’on a une expérience assez incomparable sur le MICE ». Il évoque notamment les pauses cafés où l’hôtel met en scène rubik’s Cube en fruits, damiers et jeux destinés à créer une atmosphère ludique. Le contexte politique représente un autre facteur pris en compte par l'établissement. Les élections de 2024 ont dissipé les inquiétudes d’une partie de la « clientèle corporate » (d’entreprise). Le Pullman a donc repris contact avec ses clients afin de les rassurer et de présenter les nouveautés, dont la rénovation complète du Teranga Beach Club.

Engagement local et développement durable

Au vu de l’urgence planétaire, la question environnementale occupe également une place dominante au Pullman. Le directeur détaille cet engagement : « On essaie de travailler au maximum avec des producteurs, des fournisseurs locaux ». Le jardin potager constitue l’un des principaux leviers de cette volonté. L’hôtel utilise aussi le système Winnow qui pèse et analyse les déchets alimentaires afin d’adapter les cartes. Il poursuit : « on travaille alors que ça soit avec des fournisseurs et des producteurs locaux en termes de nourriture mais aussi, on essaye au maximum -quand je refais du mobilier etc-, de travailler avec des fournisseurs locaux aussi, c'est très important pour nous d’avoir cet impact réel sur l'environnement ».

Le volet social s’inscrit dans le même esprit. Le Pullman mène des actions en faveur de la prison des femmes, d’un collège d'excellence à Yeumbeul et un village dans la commune de Diass. L’établissement organise également des distributions alimentaires pendant le ramadan sur la place de l’Indépendance. Il considère que cet ancrage territorial fait partie intégrante de sa mission.

Une gastronomie pensée pour tous

Concernant la gastronomie, l’hôtel cherche à satisfaire tous les profils. Le directeur général résume la démarche : « On peut répondre à l’ensemble des attentes des gens ». Il cite les régimes vegan, végétariens, hypocaloriques ou traditionnels. Dans cette optique, les jus locaux tiennent une place importante sur la carte. Il insiste aussi sur la contribution de la cheffe Aïcha : « Elle amène sa vision. C’est une femme sénégalaise qui amène sa façon de travailler ».

Le concept de « sharing food » introduit récemment au niveau du Teranga Beach Club, dans le cadre de la nouvelle carte, renforce cette dimension conviviale. Il explique : « Ce sont des plats à partager. C’est pour créer du lien ». Le partage agit aussi comme un moyen de lutter contre le gaspillage : « On pèse toute la nourriture qui vient ». 

L’art comme fil conducteur

Ce qui pourrait frapper le client de prime abord, c’est l’attachement du Pullman à la culture. Un fait que confirme son responsable qui indique que l’art occupe une place essentielle dans l’ADN de la marque : « Pullman a toujours été un précurseur qui mettait en avant les artistes des pays dans lesquels il se trouvait ». L’hôtel expose des œuvres, réaménage ses espaces selon les cycles artistiques et prépare une nouvelle exposition consacrée à Baba Ly, membre du Village des Arts.

Le Pullman Dakar Teranga s’appuie ainsi sur trois piliers : l’expérience client, l’ancrage local et la dimension culturelle. Une philosophie résumée par le directeur général qui affirme, par ailleurs, que l’hôtel doit créer « une expérience complète » où les chambres ne constituent qu’un élément parmi d’autres.