La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a arrêté sept personnes impliquées dans une tentative d'émigration clandestine par voie maritime.

L'opération qui a conduit à ces arrestations fait suite à l'interception d'une embarcation de fortune par la marine nationale sénégalaise. La pirogue a été arraisonnée au large de Sangomar, à environ 50 nautiques des côtes gambiennes, dans la zone frontalière sénégambienne.

Cette intervention maritime s'inscrit dans le cadre du dispositif de surveillance renforcé mis en place par les autorités sénégalaises pour lutter contre les départs clandestins vers l'Europe, particulièrement dangereux en cette période.

147 migrants de six nationalités différentes

L'embarcation transportait au total 147 candidats à l'émigration irrégulière, révélant l'ampleur du phénomène migratoire dans la sous-région ouest-africaine. La répartition par nationalité montre la diversité des origines : 83 Sénégalais, 29 Gambiens,  23 Guinéens, neuf Maliens, deux Ghanéens et un Ivoirien.

Parmi ces migrants, on dénombre 125 hommes, 20 femmes et 12 mineurs, dont deux filles, soulignant la vulnérabilité de certains passagers et les risques encourus par des personnes particulièrement fragiles.

Un réseau organisé démantelé

Les investigations menées par la DNLT ont permis de mettre au jour l'existence d'un réseau structuré d'organisation de l'émigration clandestine. Les migrants interceptés ont confirmé avoir été recrutés par deux individus identifiés comme les principaux organisateurs de ce trafic.

Ces "passeurs" facturaient leurs services entre 300 000 F CFA et 600 000 F CFA par personne, générant ainsi des profits considérables sur le dos de candidats à l'exil souvent désespérés. Cette fourchette tarifaire révèle également une forme de discrimination économique dans l'accès à ces filières dangereuses.

Sept membres d'équipage identifiés

Au terme des interrogatoires, les enquêteurs ont réussi à identifier sept individus parmi les migrants comme étant en réalité des membres de l'équipage chargés de conduire l'embarcation. Ces personnes, présentées initialement comme de simples passagers, jouaient un rôle actif dans l'organisation et la réalisation du voyage clandestin.

Les sept suspects ont été déférés devant le tribunal compétent pour répondre de plusieurs chefs d'accusation, dont l'association de malfaiteurs,

tentative de trafic de migrants par la voie maritime et mise en danger de la vie d'autrui.