Les policiers du poste de Bargny ont mis fin à une opération d'émigration irrégulière vers l'Espagne, interpellant 30 personnes dont 16 femmes et 3 enfants en bas âge. Une enquête est en cours pour identifier les organisateurs.

Une opération d'envergure menée par le poste de police de Bargny sous la direction du lieutenant Babacar Ly a permis de faire avorter un projet de traversée clandestine vers les côtes espagnoles. L'intervention s'est soldée par l'interpellation de trente personnes, majoritairement des ressortissants ouest-africains.

C'est grâce à un signalement anonyme que les policiers ont pu déjouer cette tentative de départ vers l'Europe. La source, considérée comme fiable par les enquêteurs, avait alerté sur l'imminence d'un embarquement depuis les plages de Bargny, précisément dans le quartier Miname.

L'informateur avait également précisé que les futurs voyageurs étaient cachés dans une habitation désaffectée, directement située sur le littoral, en attendant le signal du départ.

Intervention nocturne efficace

Agissant avec discrétion, les limiers ont établi un périmètre de surveillance avant de passer à l'action vers 2h30 du matin. La descente dans le refuge improvisé a permis d'appréhender l'ensemble du groupe présent sur les lieux.

Le bilan de l'opération fait état de trente interpellations, avec une forte représentation féminine puisque seize femmes figurent parmi les personnes arrêtées. La situation devient particulièrement préoccupante avec la présence de trois mineurs âgés respectivement de 2, 5 et 7 ans selon des sources de Seneweb.

Un réseau aux ramifications ouest-africaines

L'analyse des profils des candidats au voyage révèle la dimension sous-régionale de ce trafic.

La Guinée domine largement avec 24 ressortissants (répartis équitablement entre hommes et femmes), suivie de la Côte d'Ivoire avec 4 personnes (1 homme et 3 femmes) et du Mali avec 2 migrants (1 homme et 1 femme).

Les auditions ont révélé l'existence d'un système financier bien rodé. Les candidats interrogés ont avoué avoir versé entre 250.000 et 400.000 F CFA à un certain A.T. Ba, ressortissant guinéen établi à Pikine, qui agissait comme recruteur principal.

Un réseau plus vaste que prévu

Les révélations des interpellés laissent entrevoir l'ampleur réelle de l'organisation. Plusieurs candidats auraient réussi à s'échapper lors de l'intervention policière, tandis que d'autres groupes se seraient dispersés sur d'autres sites, notamment sur la plage de Bata à Rufisque.

Les trente personnes interpellées demeurent à la disposition des enquêteurs qui poursuivent les auditions. L'objectif prioritaire reste l'identification et l'arrestation des véritables organisateurs de ce réseau, à commencer par le recruteur A.T. Ba.