Son passage devant la représentation nationale, a permis au général Birame Diop, ministre des Forces armées de lever les équivoques sur plusieurs sujets de son domaine. Le ministre a dû faire face à une série d’interpellations orientées autour de la situation sécuritaire du pays, marquée à la fois par les défis persistants en Casamance, la pression croissante aux frontières orientales et la menace djihadiste qui plane sur la sous-région. Les députés ont interrogé le ministre sur l’état réel de la sécurité nationale, les dispositifs en place et la capacité des Forces de défense et de sécurité à anticiper toute tentative de déstabilisation. « Nous n’attendons pas que l’insécurité nous tombe dessus, nous nous préparons à l’avance. Nous travaillons beaucoup dans la prévention » dit-il.

La Casamance, une paix encore fragile

La question de la Casamance est revenue avec insistance dans les interventions de plusieurs parlementaires. Si le processus de paix a permis des avancées notables ces dernières années, les députés ont rappelé que la région reste marquée par des poches d’instabilité, la présence sporadique d’éléments armés et la persistance des mines antipersonnel dans certaines zones. Face à ces inquiétudes, le général Birame Diop a tenu à rassurer : « la situation est sous contrôle, même si elle nécessite une vigilance permanente». Il a indiqué que « des opérations de sécurisation et de ratissage continuent d’être menées, en collaboration avec les populations locales, dans une dynamique visant à consolider définitivement la paix ». Le ministre a également souligné le rôle important du dialogue, du désenclavement et du développement économique dans la stabilisation durable de cette zone longtemps meurtrie par le conflit.

Frontières orientales : une vigilance renforcée

Les frontières orientales, notamment dans les zones limitrophes du Mali, ont suscité de vives préoccupations. Les élus ont pointé la recrudescence des attaques dans les pays voisins et le risque de propagation de l’insécurité vers le territoire sénégalais. En réponse, le général Diop a précisé que « le Sénégal a significativement renforcé son dispositif sécuritaire le long de ses frontières. Des patrouilles régulières, des postes avancés et une coopération accrue avec les forces de sécurité des pays limitrophes ont été mis en place pour prévenir toute infiltration ou attaque ». Il a insisté sur « le fait que l’armée sénégalaise reste en alerte permanente, avec des capacités de réaction rapides face à toute tentative de déstabilisation ».

La menace djihadiste dans la sous-région : un danger pris très au sérieux

La progression de groupes terroristes dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest a profondément alarmé les députés. Ils ont interrogé le ministre sur la vulnérabilité potentielle du Sénégal face à cette menace transfrontalière, alimentée par l’instabilité régionale.

Le général Birame Diop a reconnu « la réalité et la gravité de cette menace, tout en soulignant que le Sénégal ne figure pas aujourd’hui parmi les pays directement touchés par ces attaques ». Toutefois, il a insisté sur « la nécessité d’une vigilance constante, d’un renforcement continu des capacités de renseignement et d’une coopération internationale étroite». Le ministre a également mis en avant l’importance de la prévention, notamment à travers la veille communautaire et le travail de proximité avec les populations frontalières.

Un appel à l’unité et au soutien des Forces armées

Au terme de son intervention, le ministre des Forces armées a lancé un appel fort à l’unité nationale autour de la question de la défense et de la sécurité. Il a rappelé que « face aux menaces multiformes, terrorisme, criminalité transfrontalière, instabilité régionale, le pays doit rester soudé et soutenir sans faille ses forces de défense ». Il souligne que le concept armée nation est bien mais il ne faut pas que les militaires perdent leur équilibre pour pouvoir faire face à tout moment pour défendre l’intégrité territoriale. « L’armée a besoin de dominer le terrain, de faire des exercices», dit-il. «Ainsi, entre vigilance, anticipation et coopération, l’État sénégalais entend maintenir une posture ferme face aux défis sécuritaires, aussi bien en Casamance que le long de ses frontières, dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes » conclut le ministre.