COP-30 : L’ONAS et ENDA visent à inverser les émissions du méthane à partir des ouvrages d’assainissement
Une convergence de points de vue entre l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) et Enda Energie. Les deux parties ont pris l’engagement d’explorer les voies d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Elles ont ciblé le méthane qui est 28 fois plus réchauffant que le gaz carbonique (Co2). C’est lors d’une séance B to B entre le Directeur Général de l’ONAS et le Directeur Exécutif d’Enda Energie que les deux entités ont scellé un pacte contre les émissions des gaz à effet de serre en attendant la formalisation d’une convention.
« Nous considérons que toutes les occasions sont à saisir. Lorsque nous sommes au pays, nous sommes tellement pris pour consacrer du temps à quelque chose. Pour nous, l’énergie est au début et à la fin. S’il y a des émissions de gaz à effet de serre, c’est qu’on utilise des combustibles fossiles. Afin de réduire ses émissions, il faut aller vers des énergies renouvelables », explique le Directeur exécutif d’Enda Energie, Emmanuel Seck qui a suggéré que les projets futurs soient orientés vers la réduction du méthane au niveau de certaines installations de l’ONAS et aussi de passer à une autre marche dans la réutilisation des eaux usées traitées.
Cette piste est en cours d’exploration. Le Directeur Général a invoqué le fait que la nouvelle vision du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement veut donner corps au nexus, une expression en vogue dans le secteur. « Notre politique, c’est de donner de la valeur à ses eaux usées traitées. Nous cherchons à travailler avec les partenaires pour mobiliser des financements verts notamment pour mettre en œuvre le nexus. Nous devons nous ouvrir à tout le monde », a déclaré le Directeur Général de l’ONAS, Séni Diène.
Plus de 1000 gigas grammes équivalent CO2 entre 2019 et 2025
Au sein de l’ONAS, le virage de décarbonisation se précise de plus en plus. Une étude révèle que les déchets liquides sont la source d’émission de près de 1000 gigas grammes équivalents de CO₂ entre 2019 et 2025. Une tendance qu’il faut inverser afin de contribuer à sauver la planète. Mais pour ce faire, il faut des partenaires. « Si nous ne changeons pas nos modes de traitement, la situation va empirer. Le changement climatique accentue déjà les inondations que nous subissons », a brandi le chef du Département Epuration et Développement des sous-produits de l’assainissement, Abdoulaye Mallo Guèye. L’ONAS avec l’intégration de la cogénération avec la conversion du gaz méthane en énergie pour faire fonctionner une partie de ses infrastructures est déjà dans la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Deux projets sont le marqueur de cette transformation : le Projet de Modernisation et d’Extension de la station de Cambérène et le Projet de Dépollution de la baie de Hann.
« Nous avons le projet de Modernisation et d’Extension de la station Nord-Ville de Dakar, qui passe de 19. 000 à 92 000 m³ par jour avec un système biogaz, et la station d’épuration de Petit Mbao dans le cadre du Projet de Dépollution de la Baie de Hann. L’objectif est double : réduire significativement les émissions et favoriser l’économie circulaire par la réutilisation des sous-produits, notamment l’eau traitée pour l’agriculture en hors saison », avance Abdoulaye Mallo Guèye.
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