
Abandonné à son sort, le cimetière musulman de Yoff dont les murs tombent par pans est sans cesse profané par certaines personnes. Celles-ci l’utilisent comme raccourci pour aller et venir des deux côtés - souvent vêtus de tenues indécentes pour aller à la plage -, mais aussi par les animaux, comme les chiens avec des risques de déterrement de cadavres. Le cimetière musulman de Yoff est-il abandonné à son sort ? Le mouron que se font les fossoyeurs qui y officient témoigne à souhait du fait que les autorités ne se préoccupent pas trop de l’entretien de cette nécropole. En effet, tous les professionnels du secteur des pompes funèbres, des fossoyeurs aux conducteurs de corbillards rencontrés à l'entrée du cimetière, dénoncent la dégradation du mur de clôture dont des pans entiers sont tombés, laissant de grandes brèches ouvertes à plusieurs endroits. «Aujourd'hui, n'importe qui peut entrer dans les cimetières, y faire ce qu'il veut et en ressortir, sans passer par la porte du fait des parties de la clôture effondrées», déclare Mouhamed Ciss, un des fossoyeurs. Pis, révèle-t-il, «les étrangers en partance pour la plage, le plus souvent en tenues indécentes, short ou simple maillot de bain, garçons et filles, ayant la paresse de faire un détour, empruntent ces brèches comme raccourcis, traversent le cimetière en sautillant sur les tombes».Un affaissement de certaines parties du mur qui, ajouté à l'état délabré de la porte d'entrée, fait que les tombes sont à la portée de tous. «Il n'est même pas besoin de dire que les chiens en errance et d'autres animaux domestiques envahissent chaque jour les cimetières. Ce qui, souligne M. Ciss, pose un autre problème d'entretien et de propreté, sans compter le risque de voir des chiens déterrer des corps nouvellement inhumés». Alors que le conservateur Ibrahima Diassy, préposé à la gestion des lieux par la mairie, confirme qu'«il est difficile de veiller à la sécurité des cimetières avec les multiples effondrements dans le mur de clôture qui laissent libre accès à tout le monde, étrangers, sénégalais, musulmans ou non-musulmans».De même, se pose un véritable problème d'entretien de la mosquée comme des toilettes où les défunts sont préparés avant de rejoindre leur dernière demeure. Dans ces toilettes pour lesquelles le conservateur Ibrahima Diassy se bat chaque matin afin qu'elles soient en mesure d'accueillir les visiteurs, l'odeur répugnante et la saleté font que le bâtiment, pourtant en bon état, est devenu repoussant. «Les autorités doivent assurer au moins le nettoyage des toilettes qui sont parfois inutilisables en y détachant une femme de ménage», estime Mamadou Ndiaye, un autre fossoyeur interrogé sur place.
Auteur: Abdoul Aziz SECK
Publié le: Jeudi 18 Février 2010
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