Émigration irrégulière : 110 candidats abandonnés en haute mer puis interceptés par la gendarmerie à Djiffer
Une vaste opération menée par la gendarmerie sénégalaise a permis l'interpellation de 110 personnes tentant de rallier l'Europe par voie maritime depuis la Gambie, a appris Seneweb du colonel Ibrahima Ndiaye.
Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 décembre 2025, les gendarmes sénégalais ont mis en échec une nouvelle tentative d'émigration irrégulière au large des côtes de Fatick. L'opération, coordonnée par la brigade territoriale de Fimela avec l'appui de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention de Fatick, illustre la persistance du phénomène migratoire irrégulier dans cette zone côtière du Sénégal.
Tout commence le lundi 8 décembre vers 22 heures, lorsqu'une embarcation quitte discrètement les côtes gambiennes avec à son bord plus d'une centaine de candidats à l'exil. Mais le voyage prend rapidement une tournure dramatique. Arrivés à environ 40 kilomètres au large du village de Diakhanor, dans la commune de Palmarin, les organisateurs du périple abandonnent lâchement leurs passagers en pleine mer, s'enfuyant à bord d'une petite pirogue.
Face à cette situation critique, un pêcheur sénégalais présent parmi les passagers prend les commandes et décide de ramener l'embarcation vers les côtes. C'est ainsi que la pirogue est finalement interceptée par les gendarmes en surveillance à Djiffer, aux abords de Diakhanor.
L'opération a permis l'interpellation de 110 personnes, dont une majorité de ressortissants étrangers. La répartition par nationalité met en lumière la dimension sous-régionale de ces filières migratoires : 69 Guinéens (dont 37 femmes), 31 Gambiens (dont 11 femmes), 9 Sénégalais (dont 2 femmes) et 1 Ghanéen. La présence significative de femmes parmi les candidats à l'émigration (50 au total) souligne l'évolution du profil des migrants empruntant ces routes dangereuses.
Les gendarmes ont également procédé à la saisie d'un matériel conséquent : une pirogue de 20 mètres, trois moteurs hors-bord de marque Yamaha, 26 fûts de 200 litres de carburant et une motopompe.
À travers cette opération, la Gendarmerie nationale réaffirme sa détermination à lutter contre l'émigration irrégulière et ses réseaux criminels. Elle invite la population à la vigilance et rappelle que son centre d'appel reste disponible 24h/24 aux numéros verts gratuits 123 ou 800 00 20 20 pour tout signalement d'activités suspectes.
Commentaires (2)
Les passeurs qui ont abandonnés ces migrants en haute mer vers une mort certaine sont des criminels ! Ils doivent être retrouvés, jugés en assises et lourdement condamnés. Et pas seulement. Combattre le phénomène de l'émigration clandestine nécessite plusieurs approches 1) criminaliser l'organisation et le convoyage, 2) revoir notre modèle de société avec ses travers, notamment une faillite indiscutable de l'éducation, aussi bien au niveau des familles que dans le système éducatif, mais aussi et surtout un reset de nos mentalités extraverties qui amènent les jeunes et moins jeunes à ne concevoir une possibilité de réussite qu'en Occident, voire même dans des pays de la sous-région moins dotés que le Sénégal. Ce ndeupp auquel je fais allusion devrait prendre en compte deux dimensions de cette volonté obsessionnelle de partir. En effet, à côté de ceux qui passent à l'acte d'exil volontaire, il ya un phénomène beaucoup plus inquiétant et sournois qui consiste à renier son MOI: la perte des valeurs et acte suprême, le rejet de la peau noire et des cheveux crépus. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du chaos mais on s'en fiche royalement. Seul l'instant présent semble compter.
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