Une des pièces maîtresses du dispositif de paiement des factures engagées lors du Festival mondial des Arts négres (Fesman) a disparu. Ce jeune homme, dont la proximité avec Sindiély Wade était connue, s’est « installé » en France au lendemain du changement de régime intervenu le 25 mars dernier. Un « exil » constaté d’ailleurs par l’Inspection générale d’Etat (Ige) qui voulait l’entendre sur certains points, même s’il n’était pas en soi ordonnateur de paiements, rôle qui revenait au Délégué général, Aziz Sow. Nos confrères de Libération révèlent d’ailleurs que ce dernier a été auditionné par l’Ige bien avant Sindiély Wade, Abdoulaye Diop et, tout récemment, Modou Bousso Léye. Aziz Sow a été entendu le même jour que Birane Thiam, Sage de la Présidence à l’époque du Fesman. Le Délégué général du Fesman a vu à plusieurs reprises l’Ige s’opposer au paiement de certaines factures. Il faut dire que jusqu’à présent, l’Ige a du mal à estimer la somme globale dépensée dans le cadre du Fesman. Lors de son audition, Abdoulaye Diop a affirmé que 74 milliards de Fcfa avaient été budgétisés par son département. N’empêche, les vérificateurs ont pu établir que des fonds offerts par des pays étrangers ont été ensuite directement perçus par des tiers. C’est le cas de la dotation d’un milliard de Fcfa offerte par la République du Gabon, qui s’est volatilisée. L’autre fait qui intrigue les enquêteurs de l’Ige, c’est les « faveurs » attribuées à Senecartours de Mbaye Sarr. Bien avant le début du Fesman, il a reçu une avance de 200 millions de Fcfa sur le marché de location de véhicules qui lui a été attribué sans le moindre appel d’offres. Globalement, Senecartours a reçu un paiement de 2,3 milliards de Fcfa pour les quelques jours qu’ont duré le Fesman. L’Ige a demandé à voir le tableau de bord des véhicules pour constater la véracité des prestations, mais Senecartours a été incapable de les fournir.