Dans un entretien accordé au journal Le Soleil, le Directeur des services techniques de la Ville, Cheikh Oumar El Foutiyou Bâ, détaille les défis et les innovations majeures mises en œuvre pour la gestion du patrimoine urbain, notamment les cimetières.
À l'arrivée de la nouvelle équipe municipale en 2022, les constats étaient alarmants : « absence d’éclairage, actes de vandalisme, profanations de sépultures ». Pour y remédier, la Ville a installé des systèmes d’éclairage dans les cimetières de Yoff et de Saint-Lazare, réhabilité les murs de clôture, et mis en place une surveillance humaine via une brigade des volontaires, complétée récemment par un système de vidéosurveillance. Une première dans l’histoire des cimetières dakarois.
L'une des innovations majeures est la numérisation de la gestion administrative et de l’archivage, auparavant manuelle. La Ville de Dakar collabore désormais avec une start-up locale pour développer une application dédiée.
Cette plateforme personnalisée, future propriété de la Ville de Dakar, permettra de généraliser la gestion numérique des cimetières. Elle offrira un service public accessible gratuitement partout dans le monde, permettant aux usagers « d'identifier et de géolocaliser précisément l'emplacement des tombes de leurs proches ».
« Nous voulons offrir un service public de qualité, gratuit, moderne et inclusif », souligne l'interlocuteur du quotidien national.
«Uniformisation des sépultures»
Face à la pression foncière croissante à Dakar, notamment à Yoff et Saint-Lazare, de nouvelles dispositions ont été prises pour optimiser l'espace : « plus de constructions individuelles de tombeaux dans la nouvelle réserve de Yoff ». Inspirée du modèle de Touba ou des cimetières militaires américains, cette approche mise sur l’uniformisation des stèles - sobres, harmonisées, et symboles d’équité sociale. Les familles pourront les obtenir à un coût symbolique.
«On veut rompre avec une logique inégalitaire où le type de tombe reflète les moyens financiers», justifie Bâ.
Pression foncière : la saturation guette
Le cimetière musulman de Yoff a déjà utilisé près des trois quarts de ses 26 hectares. À Saint-Lazare, la situation est encore plus critique. Avec seulement 11,77 hectares, le cimetière catholique reçoit des fidèles de toutes les régions.
La seule alternative viable est la mise en opération du cimetière de Guédiawaye, dont les aménagements sont en cours de finalisation par la Ville de Guédiawaye et le Comité de gestion des cimetières catholiques de l'Archidiocèse de Dakar (Cogesic), garantit-il.
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