«Je porte le ‘’Hijab’’, ça ne fait pas de moi une Afghane, et cela n’enlève en rien mon statut de femme sénégalaise moderne. Le ‘’Hijab Day’’ a été un fort moment de communion, de retrouvailles, d’échanges et de perspectives», s’est félicitée la journaliste Hourèye Thiam Preira, présentatrice d’émissions sur la chaîne publique sénégalaise, Rts.

Dans un entretien au quotidien EnQuete, elle parle des difficultés que rencontrent les filles voilées qui investissent le marché de l’emploi. Hourèye Thiam qui dit porter le voile depuis 19 ans, de tirer également quelques enseignements, après la célébration de la deuxième édition de la journée mondiale du voile. L’objectif, précise-t-elle, était de «Faire de telle sorte que porter le voile ne soit plus un complexe. Décomplexer le port du voile, voilà ce qu’on a voulu faire. Vraiment, il faut qu’on se batte pour que les Sénégalais n’aient plus ce complexe. Faire en sorte que celles qui portent le voile soient des Sénégalaises normales».

Il faut aussi, renchérit-elle, «qu’on en arrive à plus d’équité au travail. Que les banques qui ne recrutent pas jusqu’à présent les femmes voilées comprennent qu’elles sont des femmes normales. Actuellement, c’est le combat à mener et on a envie vraiment de l’emporter».

Loin d’être un mode vestimentaire, le port du voile, un choix personnel, est aussi «un style de vie», tient à préciser la jeune femme qui revendique cette liberté de porter le voile, tel que recommandé dans la religion musulmane. 

Quid de l’explosion du nombre de femmes qui portent le voile islamique ? «Les gens ont compris que chacun est libre de s’habiller comme il l’entend. Les femmes sont libres de s’habiller aussi bien en mini jupe qu’en hijab. C’est déjà bien et on rend grâce aux pionnières qui se sont battues, qui ont fait de telle sorte que les gens puissent assumer le choix qui est le leur. Maintenant, il y a toujours des choses à parfaire, mais je pense qu’on est en train de gagner en nombre», reconnait Hourèye Thiam Preira, qui a du mal à comprendre la discrimination notée chez certains employeurs, à l’endroit des femmes voilées.

«Il y a quelques semaines, une dame m’a saisie, parce que tout simplement elle a été dans une école de formation en hôtellerie et on lui a dit qu’on n’allait pas la prendre, parce que tout simplement c’était une femme voilée», dénonce l'animatrice. Conseillant toutefois à celles qui porte le voile, d’aller apprendre leur religion. Enfin, la consœur dit ne demander qu’une chose à la société sénégalaise : «Que l’on nous respecte avec notre voile, de la même façon que nous respectons les autres qui ont accepté de mettre de cheveux naturels sur la tête».