La plénière internationale des Journées d’Été des Écologistes (JDE) d'Europe Écologie les Verts (EELV) s'est tenue à Strasbourg, en France, du 21 au 23 aout 2025. Le thème de cette année tournait autour de : « Dans un monde en mutations : quelle place pour le multilatéralisme et le droit international ». Et cette année, la voix de l'Afrique y a bien raisonné. 

En effet, devant un parterre d’experts incluant le vice-président des Grunen (les verts allemands) et l’Eurodéputé Mounir Satouri, le Président de l’Alliance des Écologistes du Sénégal, Baye Salla Mar a fait vibrer le public avec un discours portant sur l’importance de la réforme de l’ONU pour mieux faire face aux questions liées à la paix, la sécurité, de la lutte contre les inégalités, entre autres. 

Selon le représentant sénégalais des verts en chef, les sociétés humaines ont toujours la possibilité de se relever après les grands chocs. Et que le monde d’aujourd’hui est plus en totale déphasage comparativement à l’élan d’ antan qui a inspiré le droit international et le multilatéralisme. "Les Nations Unies peinent de plus en plus à prévenir les conflits, à y mettre fin ou même à servir de médiateur", a regretté Baye Salla Mar.

Dans le panel qui a refusé du monde, les intervenants sont tous tombés d’accord sur la nécessité de repenser le monde à travers une distribution équitable des revenus et une protection de l’environnement pour une vie durable sur terre. La question écologique comme thème transversal au multilatéralisme et au droit international a été soulevé par les verts qui défendent une justice et une paix mondiales dans une harmonie homme - nature. L'écologiste sénégalais a aussi interrogé notre commune humanité au vu de la complexité de la situation, des ravages terroristes, des questions migratoires etc. 

Une justice sociale qui prend en compte les questions raciales, ethniques, de genre ont aussi été abordées par les panelistes qui ont dénoncé une léthargie de nos gouvernants à ne pas en tenir compte dans l’élaboration de leurs politiques publiques surtout en Afrique et certains pays arabes. Les verts ont défendu durant trois journées la nécessité d’être bien représentés dans les sphères municipales et étatiques pour mieux faire comprendre le discours selon lequel quelque chose est en train de se réarticuler et que de nouvelles formes de faire société sont en train d’émerger.

Et pour conclure, Baye Salla Mar a tenu à préciser que "la fragilité du droit international réside dans sa confrontation aux rapports de force et à des crises globales qui nécessitent une coordination sans précédent". 

Il poursuit : "Tandis que certains progrès ont été accomplis, la communauté internationale doit s’engager davantage pour : Renforcer la mise en œuvre de normes communes ; Introduire des mécanismes coercitifs et encourager une coopération multilatérale plus effective ; Prendre en compte les changements climatiques avec ses événements extrêmes irréversibles comme un paramètre du multilatéralisme et de la géopolitique ; S’appuyer sur une vision écologique du multilatéralisme, qui est une vision de paix parce que luttant contre la pression et la prédation sur les ressources naturelles tout en promouvant l’harmonie". 

Et pas que : M. Mar propose d' "adapter le multilatéralisme aux enjeux et défis de notre temps. Exemple le terrorisme s’installe au Sahel, l’émigration clandestine, les CC, la désertification. C’est à ce prix que le droit international pourrait pleinement jouer son rôle dans un monde de plus en plus interconnecté et turbulent ; Faire de la diplomatie environnementale un axe de négociation majeure, pour permettre de renforcer le dialogue international ; Les pays africains bénéficient d’une diversité géographique, avec une multitude d’écosystèmes, déserts forets tropicaux, - analyser le positionnement géostratégique du continent et avoir un mandat coordonné pour porter une parole commune".