À quelques jours des journées portes ouvertes sur le secteur minier prévues à Kédougou, une mission de terrain a sillonné plusieurs localités de la région, notamment dans le département de Saraya. Objectif : sensibiliser les orpailleurs sur les procédures de formalisation de leurs activités et les risques liés à l’usage incontrôlé de produits chimiques.

Selon le directeur régional de l’Énergie et des Mines, cette initiative vise à rapprocher l’administration des acteurs de l’orpaillage. « Nous voulons que les orpailleurs comprennent que la formalisation n’est pas une contrainte, mais une opportunité. Cela leur permet d’exercer dans un cadre légal, de bénéficier d’un accompagnement technique et d’être mieux protégés face aux dangers sanitaires et environnementaux », a-t-il expliqué. Avant d'ajouter que la mobilisation des orpailleurs aux journées portes ouvertes est essentielle pour renforcer le dialogue entre les autorités et les communautés minières.

Des orpailleurs partagés, mais attentifs

Sur le terrain, les orpailleurs expriment à la fois leurs inquiétudes et leur ouverture. Mamadou Diallo, orpailleur depuis plus de dix ans à Saraya, confie : « Nous savons que le mercure et le cyanure sont dangereux, mais souvent, nous n’avons pas d’alternatives. Si l’État nous aide à trouver des produits moins nocifs et à mieux organiser notre travail, nous sommes preneurs. »

Pour Aminata Camara, jeune orpailleuse rencontrée sur un site, la formalisation est une chance : « Beaucoup d’entre nous travaillent dans l’informel. Si on nous explique clairement les démarches et qu’on nous accompagne, cela peut améliorer nos conditions de travail et réduire les conflits. »

La question du “coulour” au cœur des débats

Au fil des échanges, la question du « coulour », c’est-à-dire la gestion des zones d’orpaillage traditionnel, est revenue avec insistance. Plusieurs orpailleurs ont interpellé les autorités sur la nécessité d’un cadre clair pour éviter les tensions entre exploitants traditionnels et sociétés minières industrielles.

À ce propos, le directeur régional a rassuré : « Ces préoccupations sont légitimes. Les journées portes ouvertes seront l’occasion de discuter largement de la question du 'coulour' et d’explorer des solutions consensuelles. »

En attendant, ces missions de sensibilisation permettent déjà de jeter les bases d’un dialogue apaisé et constructif. Elles traduisent la volonté des autorités de faire du secteur minier un levier de développement local, tout en garantissant la santé des populations et la préservation de l’environnement.