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Litige foncier à Sébikotane : les populations défendent leur forêt classée

Auteur: Sokhna Faty Isseu Samb

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Litige foncier à Sébikotane : les populations défendent leur forêt classée

‎Ce lundi, les communautés riveraines de la forêt classée de Sébikotane ont exprimé leur opposition ferme à un protocole d’accord signé entre les autorités environnementales et la société Holding Gueye SA. Ce document, considéré comme opaque et illégal, est perçu comme une tentative de privatisation déguisée des terres forestières, au mépris des droits des populations, de la législation en vigueur et de l’équilibre écologique.

‎L’analyse du protocole soulève de nombreuses interrogations à savoir des soupçons de corruption qui pèsent sur plusieurs instances administratives, notamment la mairie de Diamniadio, le ministère de l’Environnement et la Direction des Eaux et Forêts. Les habitants dénoncent une répétition de pratiques douteuses, déjà observées dans d’autres litiges fonciers impliquant Holding Gueye SA.

Membre du collectif citoyen, Demba Ba explique : « Nous avons des soupçons de corruption. C’est un scandale, car il s’agit de 115 hectares. Cette holding est réputée pour s’approprier les terres d’autrui. Nous n’avons pas oublié le précédent de la forêt classée de Mbao sous l’ancien régime. Ces terres comptent pour nous. Les populations doivent primer sur les entreprises privées. »

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Des soupçons de corruption et des précédents inquiétants

‎Face à ce qu’elles considèrent comme une menace directe à leur patrimoine foncier et environnemental, les communautés locales formulent des exigences précises dont l’arrêt immédiat de toutes les activités liées au protocole, la suspension de l’autorisation de démarrage des travaux, signée par Daouda Ngom, directeur de cabinet du ministre sortant, le retrait des engins de chantier et la libération de la base occupée par Holding Gueye SA, la saisine de l’Inspection générale d’État et de l’OFNAC pour une enquête sur les conditions d’attribution du protocole, l’organisation d’une concertation inclusive avec les acteurs locaux pour décider de l’avenir de la forêt classée, l’examen de la demande de déclassement de 98 hectares, formulée par les villages environnants en 2018 et réitérée en 2021, dans une logique de développement communautaire.

‎Les populations avertissent que toute tentative de passage en force engagera la responsabilité légale de Holding Gueye SA et des autorités signataires. Elles réaffirment qu’aucune concession ne sera accordée tant que le protocole ne sera pas annulé et que la société ne se retirera pas du territoire.

Auteur: Sokhna Faty Isseu Samb
Publié le: Lundi 22 Septembre 2025

Commentaires (3)

  • image
    porozet il y a 1 jour

    un zoo se mérite

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    as il y a 1 jour

    Dans 10 ans 20 ans, il n'y aura plus de zone agricole dans tout le Sénégal ni de foret. Surtout Dakar et Touba. À Dakar n'existe plus d'espace pour agriculture ni foret. Même si on confiait le pays aux chimpanzés, ils feraient mieux car ce niveau d'anarchie et d'accaparement des terres, personne ne peut le comprendre et l'état est le principal responsable. Les générations dans 50 ans ne trouveront rien dans ce pays sur le foncier. L'état doit arrêter de donner les terres aux promoteurs privés et confier toutes les constructions à la sicap et hlm.

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    Juri il y a 20 heures

    Les actes administratifs (protocole, validation ministérielle) doivent être conformes aux lois et règlements en vigueur. Une forêt classée est régie par des dispositions spécifiques du Code forestier et du Code de l'environnement.
    Le déclassement d'une forêt est une procédure légale stricte, généralement prononcée par décret, et soumise à des conditions précises, notamment un motif d'intérêt général et l'avis de commissions spécialisées

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