Les banques et leurs chaises invisibles
Dans certaines agences, entrer revient à pénétrer dans un théâtre silencieux. Des chaises trônent derrière les guichets, alignées comme pour un défilé militaire, mais les conseillers censés y prendre place semblent avoir été aspirés par un vortex temporel. Pendant ce temps, les clients patientent debout, observant les sièges vides comme s’ils étaient les derniers survivants d’un spectacle suspendu. L’attente devient un rituel, un art de la station debout que l’on croyait disparu avec les files d’attente d’antan.
Chaque ticket distribué est un petit morceau de papier chargé de promesses. Il promet un service, une rencontre, un mouvement vers l’objectif financier que le client poursuit, mais il ressemble parfois davantage à un laissez-passer pour une méditation forcée. Les minutes s’égrènent, ponctuées par le son monotone des imprimantes et les regards des clients qui cherchent, en vain, une interaction humaine.
Les rapports internes célèbrent l’optimisation de l’espace et la rotation du personnel comme des exemples de gestion moderne. Dans les faits, c’est un ballet où le temps des clients et celui des employés ne coïncident jamais vraiment. Chaque guichet inoccupé, chaque chaise vide raconte une histoire de désynchronisation : une promesse d’efficacité masquée derrière un écran de formalités administratives et de procédures invisibles.
Le paradoxe est saisissant. Lieu de transactions financières censé fluidifier l’économie, la banque devient parfois un sanctuaire où la patience est la seule devise reconnue. Les clients se trouvent à mesurer leur endurance, à jauger leur capacité à rester debout, à jongler entre politesse et frustration. Les discussions entre voisins de file se transforment en petits conseils tactiques sur le moment idéal pour approcher le guichet ou sur la manière de négocier le regard d’un conseiller furtif.
Au fond, ce n’est pas seulement une question de temps ou d’efficacité. C’est la manifestation silencieuse d’un système qui valorise le papier et la procédure, parfois au détriment de l’humain. Et lorsque finalement un conseiller apparaît, il devient un personnage légendaire, acclamé dans le silence des guichets, capable de résoudre en quelques minutes ce que l’on croyait être une éternité.
Commentaires (8)
C'est bien écrit comme texte (bravo!) mais l'information n'est pas là en termes de dénonciation de la mauvaise qualité du service client et ou des mesures de sanctions ou d'amelioration.
C'est bien écrit c'est sûr mais le contenu est très léger
Qui va à sa banque de nos jour.... Sénégal tarde gën deh !
Bravo miss Falk, belle rédaction...essayee de chercher d'autres médias avec le net vous pouvez collaborer a un grand nombre de médias francophones...Belgique Suisse, Luxembourg, France, journaux nationaux ou regionaux...même si ChatGpt est une épée de Damocles sur votre métier...
Nous les Modous demendons a l'état de nous aider a transferer nos avoir au pays
Le BHS ne nous facilite pas les choses
La Diaspora a beaucouos participée a votre accession au pouvoir alors aidez nous.
Surtout nous les modous l'Amérique
Belle plume. Grand bravo !!!
ce text est ecrit par l'IA c evident soyez honnete et ajouter que c l'ia qui l a fait
Un regal !
Néanmoins les banques au senegal sont un frein au developpement.
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