Calendar icon
Saturday 15 November, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

MECQUE - Diète-surprise pour les restauratrices sénégalaises : L’Arabie Saoudite reprend son menu

Auteur: lequotidien

image

Pour une meilleure harmonisation, les autorités saoudiennes ont décidé cette année d’engager des sociétés agréées pour la restauration de tous les pèlerins. Une décision mal accueillie par les Sénégalais qui craignent des problèmes alimentaires et parlent de désastre économique.Pour cette année, les futurs pèlerins sénégalais vont manger à la sauce saoudienne. L’Arabie Saou­dite, par le biais du ministre chargé du Hadj, a décidé de confier la restauration des pèlerins à des sociétés saoudiennes agréées. C’est ce qu’a révélé El Hadj Mansour Diop, commissaire général du pè­le­rinage à la Mecque. Cette mesure, précise le commissaire général, ne vise pas uniquement le Sénégal, il concerne tous les pays du mon­de.

 Elle a été rendue publique par un arrêté ministériel qui dispose que la cuisine comme cela se faisait du côté du Sénégal et d’autres pays n’est plus autorisée en dehors des sociétés agréées par l’Arabie Saou­dite. Par conséquent, les Sé­néga­laises qui, chaque année, effectuent le voyage à titre de pèlerines et qui cuisinent pour les pèlerins sénégalais ne seront pas autorisées à s’adonner à cette tâche, cette année. Une décision qui ne manquera pas certainement de soulever l’ire de ces femmes. D’ailleurs, celles-ci ne sont même pas au courant. Eumery Ndiaye est l’une d’elles. Cette restauratrice, ayant à son actif plusieurs voyages, à la Mec­que a déjà fait l’étape de Dakar et compte se rendre à la Mecque pour faire de la restauration. «Nous ne sommes pas informées de cette mesure, mais si cela s’avère juste ce sera un grand dommage», a-t-elle affirmé. Même son de cloche chez sa voisine assise près d’elle. Cette dame qui habite Thiaroye est même étonnée d’entendre cette mesure. 

En plus des conséquences économiques, les voyagistes, eux, craignent un problème de régime alimentaire. Pour Cheikh Samb de l’Ong Ansar de Mbour, le régime alimentaire saoudien n’est pas compatible avec celui du Sénégal. «Je crains des perturbations, puisque moi j’ai fait les pays du Moyen-Orient. Et, je peux vous assurer que ce qu’ils cuisinent est très loin de ce que nous mangeons ici au Sénégal», soutient le jeune voyagiste. Mais pour autant, le commissaire au pèlerinage n’est pas bouleversé par cette mesure. Mansour Diop a annoncé que les autorités sénégalaises sont en négociation avancée avec les services saoudiens pour solliciter une autorisation afin que nos femmes restauratrices puissent intégrer ces sociétés agréées. 

Ainsi, selon lui, elles y seront employées et apporteront à coup sûr leur savoir-faire en termes de menus sénégalais. Man­sour Diop, contrairement à ceux qui décrient cette mesure, estime que cela peut être un avantage aussi bien pour le pèlerin sénégalais que pour la restauratrice. Puisque, dit-il, «il ne faut pas oublier que la Sénégalaise qui partait se prenait entièrement en charge. Elle y allait avec ses ustensiles de cuisine. Une fois à la Mecque elle devait aussi tous les jours faire le marché, acheter de la viande, des légumes non sans compter la concurrence. Alors qu’avec cette mesure, elle bénéficie d’un salaire avec la société con­tractante. Pour ce qui est du pèlerin, il va gagner un peu de son pécule destiné à la restauration», explique-t-il.

Auteur: lequotidien
Publié le: Vendredi 24 Août 2012

Commentaires (0)

Participer à la Discussion