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Protocole de Maputo : la plateforme "Ndeyi Askan Wi" réplique fermement au Pr Amsatou Sow Sidibé

Auteur: Yandé DIOP

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Protocole de Maputo : la plateforme "Ndeyi Askan Wi" réplique fermement au Pr Amsatou Sow Sidibé

À la suite d’un atelier sur les droits humains et les réformes législatives, la plateforme nationale des femmes musulmanes "Ndeyi Askan Wi" (NAW) a vigoureusement réagi aux déclarations de la présidente de la Commission nationale des droits humains, Pr Amsatou Sow Sidibé, et du président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Me Abdoulaye Tall.
Lors d’un point de presse organisé ce vendredi à l’Institut Islamique de Dakar, les membres de NAW ont exprimé leur profond désaccord avec les positions défendues lors de cet atelier, qu'elles jugent contraires aux fondements religieux et culturels du Sénégal. À travers cette sortie médiatique, elles ont tenu à réaffirmer leur attachement indéfectible à la foi musulmane et à la souveraineté culturelle nationale.
Prenant la parole au nom de la plateforme, Dr Marième Mbacké, membre active de la cellule communication de NAW, n’a pas mâché ses mots. Elle a dénoncé ce qu’elle qualifie d’incantations d’une prêtresse en chef", visant directement le Pr Amsatou Sow Sidibé, qu'elle accuse de défendre des agendas idéologiques extérieurs, en particulier le Protocole de Maputo, qualifié par NAW de "délirant".
Selon Dr Mbacké, les réformes envisagées sur le Code de la famille s’éloigneraient dangereusement des fondements religieux. Elle réfute par ailleurs le caractère consensuel de ce Code, rappelant que des figures religieuses de premier plan s’étaient opposées à son adoption lors de sa promulgation. Elle estime que les tentatives de réformes actuelles ne sont rien d’autre que des "traités déguisés en boubous sénégalais, signés en catimini", que NAW rejette catégoriquement.
La plateforme s’est également inquiétée de l’influence de financements extérieurs "aux relents douteux", soupçonnés d’accompagner ces projets de réformes. Pour NAW, toute modification du droit familial ou de la législation nationale qui entre en contradiction avec les valeurs spirituelles et sociales du Sénégal doit être écartée.
La figure de la mère sénégalaise a été mise à l’honneur, présentée comme le pilier de la famille, dépositaire des traditions, et source de bénédiction. Dr Mbacké a notamment invoqué le "djaak nangul", rituel symbolique de reconnaissance envers la femme mère, pour souligner l’importance centrale de cette figure dans la culture sénégalaise. Toute réforme qui ignorerait cette dimension serait, selon elle, inacceptable.
Par ailleurs, les critiques n’ont pas épargné Me Abdoulaye Tall, président de la Commission des lois et porte-parole du parti PASTEF. Les membres de NAW lui reprochent une posture qu'elles jugent en décalage avec les engagements du président Bassirou Diomaye Faye, qui, selon elles, prône une rupture fondée sur les aspirations du peuple et non sur des normes imposées de l’extérieur.
"La modernité ne signifie pas renier la législation divine", ont-elles rappelé, estimant que les dispositions islamiques contenues dans le Code de la famille sont aujourd’hui menacées au nom d’un relativisme culturel importé. Selon NAW, aucune exigence de modernité ne peut primer sur la volonté divine, et encore moins sur l’identité du peuple sénégalais.
Dans ce qui s’apparente à une profession de foi patriotique, la plateforme a réaffirmé que le Sénégal, dans sa majorité musulmane, ne saurait tolérer une réforme en rupture avec ses fondements spirituels. Elle a annoncé sa ferme détermination à s’opposer à toute initiative législative qui compromettrait ces valeurs, appelant les autorités à écouter la voix du peuple croyant.
"Dans une dynamique de rupture, il ne saurait être question de toucher à nos lois, nos codes, notre Constitution, sans tenir compte de notre système de valeurs", a conclu Dr Marième Mbacké, appelant à une vigilance collective pour préserver l’identité religieuse, familiale et sociale du pays.
Auteur: Yandé DIOP

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