Le Président Macky Sall, n'a pas mâché ses mots à l'endroit de l'Association internationale de développement (IDA) et des autorités de la Banque mondiale. En effet, présidant la revue à mi-parcours de l'Ida, tenue ce mercredi à Dakar, il a surtout décrié le niveau des ressources allouées à l'Afrique.
Pour lui, c'est une goutte d'eau dans la mer. «Au cours des trois dernières années, le volume annuel des engagements de l'Ida a été en constante augmentation atteignant 19 milliards de dollars. Dont environ 50% pour le continent africain. Donc à peu près 9 milliards de dollars. 9 milliards de dollars c'est peut-être le besoin en 4 ans du Sénégal. L'Afrique c'est quand même 54 pays, 800 millions d'habitants. C'est une goute d'eau dans la mer», a déclaré Macky Sall, amer. Il a ainsi lancé «un appel aux pays donateurs et partenaires pour accompagner le développement de l'Afrique".
Le chef de l'Etat, Macky Sall, souligne aux pays donateurs que la question de la mobilisation des ressources domestiques va nécessairement passer par une lutte farouche contre l'évasion fiscale. «Il faut que nos Etats puissent tirer profit des richesses créées dans nos espaces. Il faut une législation internationale plus forte pour que les entreprises qui interviennent sur le continent africain, sur la richesse qui est créée, que les taxes soient payées sur place», martèle-t-il. Aussi, signale Macky Sall, certains paramètres du Doing Business freinent la dynamique de mobilisation des ressources. "Si l'on magnifie la baisse de l'impôt sur les sociétés comme un facteur d'incitation à l'investissement, on réduit en même temps les ressources attendues par les gouvernements», dit-il. Sur l'aide au développement, le chef de l'Etat, devant les pays donateurs, a fustigé la multiplicité des procédures. «Il faut préconiser une meilleure coordination de l'aide au développement pour simplifier les procédures. Il est arrivé que, dans mes discussions avec certains partenaires, que je leur indique que nos Etats, avec le peu de ressources humaines de qualité dont ils disposent, doivent apprendre la procédure de chaque bailleur.
Rien que ca, ca vaut un effort de développement pour un pays. Maitriser les procédures de la Banque mondiale, du Fmi, du Mcc, de la Bad de l'Ue ! Il faut une harmonisation des procédures. On n'est pas là pour être à l'école de chaque partenaire. D'ailleurs chaque procédure vaut une thèse», martèle-t-il. Aussi, de l'avis du Président Sall, l'aide doit répondre aux choix des pays bénéficiaires et à leurs priorités. «C'est à nous de définir nos choix et nos priorités et c'est à vous de nous accompagner. Autrement, nous verrons ce que nous avons toujours vu, c'est-à-dire une aide qui n'est pas efficace», a dit Macky Sall aux pays donateurs. Macky Sall a aussi demandé une meilleure visibilité du système d'allocation des ressources de l'Ida, un meilleur accompagnement de l'agriculture, du secteur de l'énergie...
Auteur: Youssouf Sané
Publié le: Mercredi 18 Novembre 2015
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