Tout ça pour ça ! Près d’une centaine de milliards investis,  près de 1 000 journalistes invités à travers les cinq continents, pour leur servir un ersatz de sommet. Au centre international de conférences de Diamniadio rebaptisé Abdou Diouf, c’était comme dans un souk urbain. L’ouverture du XVe sommet de la Francophonie a été marquée par des ratés et impairs avec une organisation tatillonne. Déjà, arrivés au Grand théâtre de Dakar, où il était prévu un des départs pour Diamniadio, les bus n’étaient au rendez-vous. Ballottés entre le grand théâtre et le siège de la Francophonie, certains journalistes se sont retrouvés finalement coincés à Dakar dans l’expectative de se rendre à Diamniadio. Ce sont finalement les premiers bus partis qui reviendront conduire la soixantaine de journalistes. 

Sur place, c’était le tohu bohu général. Aux allures d’un « taan beer », les journalistes étaient regroupés dans le centre de presse qui refusait du monde, au point que certains se sont réfugiés dans la partie réservée aux aides de camp. Là, impossible de trouver même une bouteille d’eau pour se désaltérer ou un simple café ( c’est la moindre des choses, vu l’heure à laquelle nous étions convoqués,7h du matin svp !). Comment peut-on inviter des journalistes venus des cinq continents et les « rationaliser » pour les repas ? Que vaut 6000 FCFA pour la journée pour se payer un sandwich ou un plat vendu 4000 FCFA, une banane ou un café à 1000 FCFA ?  Qu’est devenue la Téranga sénégalaise ?

Encore une ébréchure de l’image de notre pays ? Certainement, puisque qu’avec la surexposition médiatique, le pays devient la « risée » de certains médias étrangers qui s’indignaient de la prestation d’un des artistes à la cérémonie d’ouverture, En effet, le chanteur en question, selon des indiscrétions glanées auprès de confrères français, aurait été interdit de séjour en France pour motif de viol.

De plus, certains invités officiels ont déploré l’exigüité de l’amphithéâtre au vu des milliards que le centre a coûté. Comparé à d’autres événements internationaux organisés à Dakar la note « peut mieux faire » est décernée au XVe Sommet de la francophonie.