À Foua1, petit village niché dans la commune dirigée par le maire Alpha Samb, la colère gronde. Un projet de lotissement, enclenché sans consultation des autochtones, a déclenché une vague de protestations et installé une fracture profonde entre les autorités locales et les communautés rurales.
"Je n’ai jamais été informé du projet. Les propriétaires des champs ont envahi ma maison pour me demander des explications. Je leur ai dit que j’étais tout aussi surpris qu’eux", explique Ndiogou Ngom, 83 ans, chef du village de Foua1. Il raconte avec émotion la surprise générale qui a suivi la présence d'une équipe de géomètres venus délimiter des parcelles sur les terres agricoles du village.
Les habitants, qui n’ont jamais été associés au processus, dénoncent une opération de spoliation déguisée. "Nous n’avons que la terre pour vivre. Ce projet nous est tombé dessus sans que personne ne le demande », s’indigne Aliou Ndao, un habitant de Foua1. Il évoque une manipulation orchestrée en haut lieu où certains acteurs ont tenté de légitimer le projet en collectant des inscriptions dans les villages environnants, sans consulter les véritables propriétaires.
Hélène Ndour, quant à elle, met en avant la fonction vitale de ces terres : "On y cultive le mil, l’oseille et l’arachide. Après la saison des pluies, elles deviennent des pâturages pour le bétail. Ces ressources nourrissent nos familles et paient la scolarité de nos enfants. Il est hors de question qu’on nous les enlève."
L’indignation est partagée dans tout le village. Face à la contestation, l'édile aurait reconnu, selon le chef de village, le caractère précipité et non concerté de l’initiative, d'autant plus que les habitants ont appris tard l’existence d’une délibération supposée sur leurs terres. Pour eux, cette démarche ne tient pas : elle ne peut être valable sans leur aval.
Dans un contexte où le foncier devient un enjeu majeur et convoité, les populations rurales se retrouvent de plus en plus démunies face aux projets d’urbanisation. À Foua1, la résistance s’organise. La population réclame la restitution immédiate de ses terres et appelle à une gouvernance foncière transparente, inclusive et respectueuse des droits ancestraux.
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