Demba Kandji, le médiateur de la République, a révélé traiter au minimum 400 dossiers par an. Il a fait cette annonce devant les autorités administratives et locales de la région de Ziguinchor, à la suite à la présentation du rapport annuel de la médiature de l’exercice 2023-2024. 

Selon M. Kandji, il y a eu 60 % de satisfaction et le foncier occupe la première place des réclamations. Cet exercice est à mettre au compte de la reddition des comptes. ʺMa venue à Ziguinchor est motivée par mon devoir de redditionʺ, a dit le médiateur qui affirme être investi d’une mission de transmission des réclamations des citoyens à l’administration et aux organismes chargés d’assurer un service public. Demba Kandji a précisé avoir soumis son rapport annuel au président de la République. Et, cela depuis mars dernier, en conformité avec la loi encadrant sa fonction.

Ainsi, la rencontre à Ziguinchor est une étape essentielle dans sa mission : ʺJ’ai le devoir de revenir vers les populations pour un compte rendu. C’est une reddition de comptes, dans le cadre d’une mission que j’exécute au nom de l’État de droit qui existe au Sénégal.ʺ

Revenant sur le bilan de la médiature de la République, M. Kandji a révélé le foncier reste le sujet le plus récurrent, touchant aussi bien les zones rurales et urbaines. ʺC’est la préoccupation première. Les conflits fonciers sont au cœur des réclamations. Les populations reviennent et trouvent sur leurs terres d’autres personnes qui n’ont pas les mêmes droitsʺ.

Ces litiges complexes, souvent liés à la réinstallation post-crise, soulèvent des tensions autour de la propriété foncière. ʺCe sont des gens qui sont là depuis 10 ou 15 ans, qui revendiquent aujourd’hui des droits sur des terres qui ne leur appartiennent pas ʺ, a martelé le médiateur de la République, qui a saisi l’occasion pour appeler à une prise en charge concertée de ces conflits.

Outre ce travail de restitution ou de reddition des comptes, Demba Kandji a été interpellé par des populations locales. Des doléances liées au retour et à la réinstallation des déplacés, dans ce contexte post-conflit en Casamance. Ces préoccupations ont concerné aussi l’état des routes. Un frein au développement économique de la région. 

À ces questions, le médiateur de la République a plaidé en faveur d’une intervention de l’État. ʺIl faut demander à l’État de refaire les routes. Ce sont des voies de développement. C’est vital pour l’économie de la Casamance et le bien-être des populationsʺ.

Demba Kandji a souligné de ce fait l’importance de prendre en compte les spécificités de la Casamance, une région qui, selon lui, est en train de ʺpanser les blessures d’un passé douloureuxʺ.