Il a dompté la Manche, conquis l’Enduroman, et repoussé les frontières de l’endurance humaine. À 49 ans, Ichem ZAHER, ultra-triathlète marocain et premier Africain à avoir réussi l’Enduroman-l’un des triathlons les plus redoutables au monde- s’apprête à écrire une nouvelle page d’histoire, entre les eaux chargées de mémoire de Dakar et de l’île de Gorée.

Ce samedi 27 septembre à midi, il s’élancera pour un défi hors norme: 24 heures de nage en continu, enchaînant 12 allers-retours entre le Lagon de Dakar et Gorée. Un exploit sans précédent, dans le cadre de la mythique traversée Dakar–Gorée, rendez-vous annuel des passionnés de nage en eau libre.

Au-delà de la performance physique, il met son énergie au service d’une cause: celle des enfants atteints de malformations cardiaques. Grâce à son engagement avec Mécénat chirurgie cardiaque, il a déjà permis de récolter plus de 8 000 € pour financer des opérations vitales.

Sur le plan sportif, ce nouveau défi vise à battre le record du Maroc de la plus longue distance de nage en eau libre et du Sénégal pour la plus longue traversée dans le cadre de Dakar-Gorée.

Mais pour lui, ces titres ne sont qu’un moyen, pas une fin. «Je ne cherche pas à battre des records pour la gloire. Mon seul objectif, c’est de transformer l’effort en espoir», lance-t-il.

Après cette épreuve de 24 heures, Ichem va enchaîner avec la traversée Dakar-Gorée dimanche à côté de son fils de 12 ans qui participera à cette échéance. «Nager aux côtés de mon fils, pour sauver d’autres enfants, donne à ce défi une dimension encore plus puissante», ajoute-t-il.

En choisissant cette traversée comme terrain de son défi, Ichem Zaher donne à son exploit une portée symbolique forte, entre dépassement de soi, transmission et hommage à l’histoire.

L’ultra-endurance comme terrain de vie

Le parcours d’Ichem Zaher a fait plus de 20 marathons courus à travers le monde, Une dizaine d’Ironman, trois Marathon des Sables (Maroc et Pérou). Et bien sûr, l’Enduroman, considéré comme l’épreuve ultime du triathlon avec 135 km de course à pied, 48 km de nage en mer, 300 km de vélo entre Londres et Paris.

En 2024, il a traversé la Manche à la nage (48 km), et vise désormais à dépasser cette distance dans les eaux sénégalaises sans assistance et sans combinaison néoprène. «La vraie limite n’est pas physique, elle est mentale. C’est notre cerveau qui fixe les frontières. Et nous pouvons les repousser», conclu-t-il.