Kriola Star: Visibilité et leadership des femmes capverdiennes
Kriola Star est née d’une vision: offrir aux femmes capverdiennes la visibilité, le respect et les opportunités qu’on leur avait longtemps refusé dans le sport. Plus qu’une simple équipe de basketball, c’est un mouvement d’émancipation, utilisant le jeu comme point d’entrée pour bâtir la confiance, le leadership et la fierté. Au cœur de cette initiative se trouve Altheah Ramos-Almeida qui, après des années à travailler pour le basketball masculin au Cap-Vert, a lancé Kriola Star le 5 mai 2025 afin que les femmes disposent enfin d’une plateforme pour concourir et briller.
Altheah est née et a grandi à Hyannis, Cape Cod, Massachusetts, fille de parents capverdiens originaires de Brava. Deuxième plus jeune d’une fratrie de dix enfants, elle a appris très tôt le sens du travail d’équipe et de la résilience. Le basketball a eté son premier amour: elle a joué au niveau varsity au lycée, mais elle a également toujours nourri une passion pour le storytelling et la création de plateformes permettant aux autres de se faire entendre.
Cette passion a d’abord pris vie avec Kriol Star, l’équipe masculine capverdienne fondée par son mari, Joel Almeida. En tant que Team Manager et responsable des médias/communications, elle a filmé toute la saison « Road to BAL », mené des interviews et créé l’identité médiatique qui a contribué à propulser l’équipe vers la BAL, ESPN Africa et Forbes Africa. En observant le succès des hommes, elle a acquis une conviction: les femmes méritent la même visibilité et les mêmes opportunités.
Dès le départ, la mission de Kriola Star a été l’autonomisation par l’opportunité. « Le basketball est le point d’entrée, mais il s’agit de bien plus que du jeu. Nous construisons la confiance, le leadership et un système où les femmes du Cap-Vert sentent qu’il Il est possible de réaliser leurs rêves», explique Altheah.
Des campagnes comme Keep the Dream Alive et EmpowHer ont été lancées pour lever des fonds, sensibiliser et montrer que les femmes capverdiennes non seulement avaient leur place dans la conversation, mais pouvaient la diriger.
Pour l’entrepreneuse, l’autonomisation dans le contexte capverdien signifie briser les barrières. « Il s’agit de créer de la visibilité, de l’accès et du respect pour des femmes qui ont été ignorées trop longtemps. C’est leur donner les outils et la scène pour prouver qu’elles ont une place essentielle dans la société», dit-elle.
Le projet inspire déjà de jeunes filles qui contactent Altheah en se voyant reflétées dans la mission de Kriola Star. « Je veux qu’elles se voient comme des étoiles: capables de concourir, de diriger et d’exceller au plus haut niveau », ajoute-t-elle.
Le chemin n’a pourtant pas été facile. « Le plus grand défi, ce sont les ressources — financières et institutionnelles. Et oui, c’est plus difficile pour les femmes d’obtenir du soutien. Pour les hommes, l’investissement vient plus facilement car on reconnaît déjà leur valeur. Pour les femmes, il faut d’abord la prouver », souligne Altheah. Pour elle, le soutien financier est la base: cela signifie pouvoir voyager, s’entraîner, concourir et, surtout, rémunérer les joueuses. « L’équipe nationale féminine n’était pas payée pour jouer, et je veux changer cela. Ces femmes méritent d’être valorisées pour le temps et l’énergie qu’elles consacrent à ce sport».
L’objectif à court terme de Kriola Star est clair: participer aux qualifications de l’AWBL et réussir ses débuts sur la scène continentale. Elle souhaite en outre étendre le projet à des programmes de formation pour la jeunesse, renforcer l’entraînement et construire des partenariats internationaux. La vision à long terme est ambitieuse mais précise: « Le succès serait que Kriola Star devienne totalement durable, avec nos propres infrastructures et académies, et que des femmes capverdiennes jouent professionnellement dans le monde entier. »
Mais l’impact dépasse largement le terrain de basketball. L’entrepreneuse capverdienne de deuxième génération considère Kriola Star comme un vecteur de changement culturel pour le Cap-Vert, une opportunité de créer des emplois, de promouvoir l’égalité des genres et de renforcer la fierté nationale. « Au-delà du sport, je le vois comme une façon de donner aux femmes les moyens de diriger dans tous les espaces, de créer des emplois et de transformer la culture. C’est une question de fierté nationale et de montrer au monde que le Cap-Vert peut produire l’excellence. »
Pour la fondatrice, Kriola Star est un projet profondément personnel. « Cela signifie tout. En tant que personne qui a travaillé dans le basketball comme journaliste, team manager et entrepreneuse, c’est ma manière de redonner. C’est mon cœur, ma passion et mon héritage pour les femmes capverdiennes. »
Son message à la prochaine génération est puissant et simple: « Vos rêves sont légitimes et vous n’avez pas besoin de permission pour les poursuivre. Vous portez en vous la force et vous pouvez accomplir tout ce que vous décidez. »
Kriola Star n’en est encore qu’à ses débuts, mais incarne déjà un symbole d’émancipation et d’espoir pour les jeunes femmes du Cap-Vert. Véritable plateforme de visibilité et d’autonomisation, elle représente une promesse: leurs sacrifices, leur talent et leur travail acharné ne resteront plus dans l’ombre.
Commentaires (2)
Mme Diazz merci
Jean paul merci
Vive Cap verdè vive guinea bisseau and
Leave our Senegal alone
C'est bien peut être qu'ils vont finir par se casser du senegal ces soulards débauchés
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