Calendar icon
Saturday 18 October, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Série de cambriolages à Dakar : plaintes et complaintes des victimes

Auteur: Aps

image

Les cambriolages en vogue à Dakar suscitent angoisse et inquiétude chez les victimes, dont les biens ont été emportés. Certains d'entre eux ont la peur au ventre.

Depuis quelques jours, des cas de cambriolage sont souvent relatés dans la presse. Des édifices publics ou appartenant à des personnes célèbres, ou encore à des citoyens anonymes, sont cambriolés à Dakar.

Dans le centre-ville de Dakar, une dame tient un commerce de vêtements prêts-à-porter. Ses mains crispées sur le comptoir, son regard semble se perdre sur des boubous empilés sur des étagères. A la question de savoir ce qu'elle pense des nombreux cambriolages, elle s'empresse de se présenter en victime.

"Cela commence vraiment à devenir monnaie courante. Depuis quelques jours, les cambriolages font la une des journaux. Donc, ça ne laisse personne indifférent. Moi aussi, j’ai été victime d'un cambriolage chez moi. On m’a pris plusieurs biens", confie, sous le couvert de l’anonymat, cette dame âgée d'une quarantaine d'années. 

Sur la Place de l’indépendance, Yoro se range à côté de la chaussée. Sa chemise délavée et son pantalon jean troué par endroits font penser qu’il est au boulot. Devant le passage pour piétons, il guette le ralentissement des véhicules, pour traverser la chaussée.

"Est-ce que si je vous dis que j’ai été victime d’agression la semaine passée, voua allez me croire ?" s’est il interrogé, avant de mettre la main à la poche, pour brandir les preuves de l’agression dont il a été l’objet. "Je viens juste du commissariat de police, pas pour déposer plainte, mais pour me procurer un certificat de perte. On m’a pris tous mes papiers", dit-il, brandissant ce qui tient maintenant lieu de pièces d'identité pour lui.

"Mon problème est que je dois recevoir de l’argent à la banque, mais je n’ai pas de pièce d’identité. Je n’ai plus de document officiel sur moi. Je vais leur montrer mon certificat de perte pour voir s’ils vont l'accepter ou pas", dit Yoro, la voix couverte par un concert de klaxons et de grincements de pneus.

Il revient sans cesse sur le film de l’agression, comme pour donner la preuve de sa mésaventure. "Je n’en reviens toujours pas. Ils (les agresseurs) étaient cinq ou six, qui se sont rués vers moi, alors que je quittais mon domicile vers six heures (le matin). Ils étaient armés de coupe-coupe et de couteaux, mais ils ne m’ont pas blessé. Ils ont juste pris mon téléphone portable, mon portefeuille et tout ce qu'il y avait sur moi", raconte-t-il. 

Les bijoutiers ne sont pas épargnés des agressions et cambriolages à la pelle. Ces vendeurs de métaux précieux déclarent même être parmi les cibles de choix des malfrats. "Parler de cambriolage, c’est parler d’une angoisse qui m’habite quotidiennement. Nous sommes les plus exposés", s'inquiète Abdou Guissé. Il est victime d'un vol qu'il n'arrive pas encore à s'expliquer.

"C’était il y a juste un an. On m’avait dévalisé des lingots d’or d’une valeur qui dépasse la centaine de millions. On n'a pas retrouvé les voleurs. Je ne m'en remets pas encore", s'alarme M. Guissé. 

En même temps qu'il tape sur une machine à calculer, il témoigne de sa hantise, de celle des autres vendeurs de métaux précieux aussi. "Les bijoutiers sont en danger permanent. Nous ne sommes pas en sécurité. Nous n’avons même pas les moyens de faire face aux voleurs. Ils arrivent souvent en voiture 4x4, avec toutes sortes d’armes. C’est vite fait, parce que l’or n’est pas difficile à transporter", explique Abdou Guissé, entouré de quelques jeunes bijoutiers.

Abdou, un autre bijoutier, tient boutique dans le centre-ville de Dakar. Il partage l’inquiétude de ses confrères : "Tous les bijoutiers vous diront la même chose. Nous sommes en danger. Même dans nos maisons, nous cachons aux voisins que nous sommes bijoutiers. C’est un métier risqué."

Il relève un paradoxe : "Nous sommes à quelques pas du ministère de l’Intérieur. C’est très paradoxal."

Auteur: Aps
Publié le: Mercredi 03 Avril 2013

Commentaires (0)

Participer à la Discussion