L'Association des Bureaux de Contrôle et d'Inspection Agréés du Sénégal (ACIAS), a célébré, ce 20 décembre 2025 à l'École Polytechnique de Thiès, ses 20 ans d'existence. Sous le thème "20 ans d'expertise au service de la qualité et de la sécurité dans le BTP", cette célébration a été l'occasion de revisiter deux décennies d'engagement collectif au service du développement du secteur du bâtiment et des travaux publics au Sénégal.

La cérémonie a réuni des représentants des institutions, des professionnels du BTP, des établissements d'enseignement supérieur, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Elle est marquée par des interventions, des échanges, des témoignages et une exposition retraçant le parcours de l'ACIAS et l'évolution du contrôle technique au Sénégal.

Issa Diouf, président de l'ACIAS a remercié l'État pour son soutien et plaide pour un décret reconnaissant l'ACIAS d'utilité publique. Il a aussi demandé à ce que la date du 20 décembre soit décrétée Journée Nationale du Contrôleur Technique.

"Ce 20 décembre est un grand jour pour les contrôleurs sénégalais et les 16 bureaux de contrôle que compte le Sénégal. La mise en place de l'ACIAS a été demandée par l'Etat du Sénégal en 2005. Son rôle essentiel, c'est de travailler à sécuriser les constructions au Sénégal. Nous remercions l'Etat sénégalais pour son engagement à côté de l'association afin que les constructions soient plus durables et plus sécuritaires", a dit Issa Diouf, président de l'ACIAS.

Selon lui, les bureaux de contrôle jouent un rôle important dans la construction. M. Diouf a noté que ces dernières années, le Sénégal a vécu plusieurs effondrements de bâtiments. Pour éviter cela, il croit qu'il faut un respect strict du Code de la construction.

"Il est bien établi dans le Code de la construction que les ouvrages sont assujettis au contrôle technique. Pour construire, il faut passer par un architecte, un bureau d'étude géotechnique, un bureau d'étude technique et un bureau de contrôle qui est un maillon important dans la construction. C'est ce qu'il faut respecter pour lutter contre les effondrements d'immeubles. On demande à tous les constructeurs d'aller vers les bureaux de contrôle technique", a affirmé Issa Diouf.

Le Directeur général de la Réglementation des Constructions et de l'Habitat, Moussa Tine, souligne l'engagement du ministère de l'Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l'Aménagement du territoire en faveur de l'ACIAS. "Le ministère témoigne tout son soutien au bureau de l'ACIAS et salue les actions qu'elle a menées durant ces années. On est dans une étape décisive des réformes dans le secteur du BTP. La journée d'aujourd'hui qui célèbre l'anniversaire des 20 ans de l'ACIAS nous rappelle nos obligations et les défis qui se présentent devant nous. C'est aussi un moment pour partager et parler des maux de la construction et des réformes qui sont en cours", a-t-il confié.

Pour M. Tine, la construction est un domaine qui présente des risques. "En un an, on a pu constater plus de 16 victimes causées par le non-respect des règles. La construction doit se faire dans les règles de l'art. Chaque acteur a un rôle déterminant à jouer. C'est ce processus qu'on doit respecter et il part de la formulation de la demande de l'architecte jusqu'à la remise des clés. Le code de la construction prend en compte l'ensemble du processus qui nous amène à construire dans les règles", a ajouté M. Tine.

Il pense que nos manières de construire sont à revoir et qu'il nous faut une architecture adaptée à notre climat. "On ne peut pas continuer à avoir des constructions qui présentent des pathologies au bout de 5 ou 10 ans. On peut mieux construire. L'Etat s'est engagé à appliquer le Code de la construction. Il y a des difficultés mais on va passer d'abord par une étape de pédagogie pour que les gens comprennent les risques et les sanctions contre les mauvaises pratiques", a-t-il affirmé.