Alors que l’État du Sénégal vise à transformer son économie en passant d'une base agricole à un secteur industriel diversifié et dynamique, les prix de l’énergie risquent de constituer un frein à ce projet de développement économique et social du pays. C’est une alerte de l’expert de l’énergie en Afrique de l’ouest, Ibrahima Thiam.

Invité de l’émission Seneweb Eco de ce dimanche 14 décembre 2025, l’ingénieur électricien a insisté sur le rôle central de l’électricité dans la dynamique économique nationale, rappelant que « l’énergie, c’est le moteur du développement économique et social ».

Selon lui, des coûts énergétiques élevés pénalisent directement les entreprises locales. « Si vous avez des prix de l’énergie qui sont élevés, vos entreprises ne sont pas compétitives », a-t-il averti.

Dans un marché régional ouvert, comme celui de la Cedeao, cette situation peut déplacer les investisseurs vers des pays où l’électricité est moins chère. « Dans un marché unifié, si nous avons des disparités entre les pays, cela veut dire que l’industriel qui s’installe au Sénégal a plus intérêt à se mettre à côté », explique Ibrahima Thiam.

Une situation qui peut avoir « un impact direct sur l’emploi, sur le produit intérieur brut et sur le niveau de vie des populations », d’après l’ancien directeur de l’énergie de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa).

Les ménages ne sont pas épargnés par cette pression tarifaire. « Pour les ménages, la facture énergétique constitue un poste de dépense qu’il faut surveiller de très près », a-t-il indiqué, rappelant que la question de l’énergie touche directement au pouvoir d’achat.

Ainsi, Ibrahima Thiam a insisté sur la nécessité d’agir non seulement sur l’offre, mais aussi sur les usages.