La Journée mondiale de l’Habitat (Habitat Day) s’est ouverte ce lundi 20 octobre 2025, à Dakar, sous la présidence du ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana. Cette rencontre symbolique, consacrée cette année à la « réponse à la crise urbaine liée au climat et aux conflits », invite décideurs publics, acteurs privés, chercheurs, bailleurs et société civile, à réfléchir, à agir, mais surtout à oser transformer nos villes et nos manières de construire. Elle a noté la présence, notamment de la représentante du directeur adjoint pour l’Afrique de l’Ouest du Programme des Nations-Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) ; de Madame Hélène Sabathie Akonor, directrice de l’Action Internationale à l’Agence de la Transition Écologique de la République Française (ADEME) ; de Madame Dieynaba Seydou Ba, Directrice générale de RaceCom.

Objectif : « ouvrir la voie vers un habitat souverain, accessible et résilient, capable de satisfaire les besoins du Sénégal »

La journée mondiale de l’Habitat se tient tous les mois d’octobre. Le thème de cette année est : « Réponse à la crise urbaine liée au climat et aux conflits ». La journée a pour but de démontrer que la construction durable peut répondre au déficit structurel de logements tout en contribuant à la transition écologique. Elle ambitionne d’ouvrir la voie vers un habitat souverain, accessible et résilient, capable de satisfaire les besoins du Sénégal et de renforcer son autonomie.

« Le logement est un droit, un devoir et un projet de civilisation » 

A ce titre, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires est revenu sur les enjeux et les défis. « Au Sénégal, le logement n’est pas seulement un enjeu social. C’est une question de dignité, de justice et de souveraineté. Pendant trop longtemps, le logement a été considéré comme un simple produit économique. Nous disons aujourd’hui, avec force : le logement est un droit, un devoir et un projet de civilisation », a souligné Moussa Bala Fofana.

Selon lui, le déficit structurel projeté d’ici dix ans à 500 000 logements symbolise « une attente, celle de familles qui aspirent à un foyer sûr, à un environnement organisé, à un avenir ancré dans la stabilité ».

Pour répondre à cette attente, le ministre renseigne que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a inscrit le Programme national d’accès au logement et de renouveau urbain (PNALRU) parmi les grandes priorités du Sénégal nouveau. Il s’agit, pour lui, d’un programme structurant, conçu non seulement pour répondre à la demande sociale, mais aussi pour réorienter en profondeur notre modèle de développement urbain et économique.

« Le PNALRU n’est pas un programme sectoriel : c’est un projet de souveraineté, un chantier d’indépendance économique et un acte de foi dans notre capacité à bâtir par nous-mêmes », a-t-il soutenu.

« Nous ne pouvons plus bâtir nos villes comme auparavant »

Moussa Bala Fofana a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de changer de paradigme pour une construction durable. « Nous ne pouvons plus bâtir nos villes comme auparavant. L’heure est venue de rompre avec le modèle importé et énergivore, qui pèse sur nos finances et fragilise notre environnement. Le Sénégal dispose d’une richesse inestimable : ses matériaux, ses savoirs et ses mains. Nous avons le typha, la latérite, la terre stabilisée, le bambou, la pierre de nos terroirs. Ces ressources, longtemps négligées, sont les piliers d’une construction souveraine, écologique et économique. Construire durable, c’est construire national », a-t-il insisté.

« Le thème de cette année résonne particulièrement avec les défis du Sénégal »

La représentante du directeur adjoint pour l’Afrique de l’Ouest du Programme des Nations-Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), pour sa part, a soutenu que le thème de cette année « résonne particulièrement avec les défis du Sénégal, où les effets du changement climatique et les pressions sociales accentuent la vulnérabilité urbaine ».

Face à cette situation, elle renseigne que l’ONU-Habitat, en tant qu’agence onusienne, compte apporter son expertise technique, son savoir-faire et son expérience internationale afin de « contribuer de façon concrète » à la réalisation de la Vision Sénégal 2050, en particulier à travers l’axe stratégique et innovant de l’aménagement et du développement du territoire.

Au cours de la rencontre, Moussa Tine, Directeur général de la construction et de l'habitat, a présenté le Programme national d’accès au logement et de renouveau urbain (PNALRU) aux participants, notamment son contexte et ses enjeux majeurs.

Madame Hélène Sabathie Akonor, directrice de l’action internationale à l’Agence de la transition écologique de la République de France (ADEME), quant à elle, a présenté le programme Sénégal Aménagement Bâtiments Bioclimatiques Bas Carbonne (SENABBBAC). Il s’agit ici, d’intégrer l’approche environnementale dans les projets d’aménagement et de construction de bâtiments bioclimatiques et bas carbone.

La journée a également noté la tenue d’un panel sur « Les défis et freins à la construction durable dans une perspective de mise en œuvre du PNALRU.