Le gouvernement du Sénégal a réaffirmé sa volonté de faire des villes religieuses de véritables pôles urbains modernes, durables et compétitifs, lors d’un atelier national consacré à la planification et à la modernisation de ces cités stratégiques pour la cohésion sociale et le développement territorial.

Amdy Moustapha Mbacké, coordonnateur du Programme national d’aménagement et de modernisation des villes religieuses (PNAMVR), a souligné la portée historique du projet, inscrit dans la Vision Sénégal 2050.

Allier patrimoine et modernité

L’ambition du programme, selon M. Mbacké, est claire : « Notre ambition est d’allier patrimoine et modernité, de préserver l’essence de nos villes religieuses tout en les dotant d’infrastructures adaptées aux exigences sociales, environnementales et économiques de notre époque ».

Il a rappelé que plusieurs actions majeures sont déjà engagées, notamment la réhabilitation d’édifices religieux, l'aménagement paysager, la mise en place d’équipements publics et la modernisation progressive de 12 villes religieuses phares. L’atelier vise à institutionnaliser un dialogue structuré entre l’État, les autorités religieuses, les collectivités territoriales, les experts et les partenaires financiers, afin de définir une trajectoire commune et réaliste.

Des pôles vitaux pour l’identité nationale

Le Ministre de l’Urbanisme, Moussa Balla Fofana, a salué l’importance vitale de ces cités qui, au-delà de leur rôle spirituel, sont devenues des pôles d’attractivité démographique et économique.

Évoquant des centres symboliques tels que Touba, Tivaouane, Médina Baye, Ndiassane, Thiénaba et Madinatoul Salam, il a insisté sur leur place unique dans la construction nationale. « Ces villes ne sont pas de simples localités. Elles structurent notre identité, notre économie, notre cohésion. Elles accueillent chaque année des millions de fidèles et dynamisent l’économie nationale comme aucune autre région », a déclaré M. Fofana.

Le ministre a mis en garde contre les défis croissants, tels que l’urbanisation rapide, la pression sur les ressources, et les enjeux d’assainissement, mobilité, sécurité et adaptation climatique.

Quatre piliers pour une stratégie visionnaire

Le projet est présenté comme un programme national structuré et visionnaire, dont l’accélération repose sur quatre piliers essentiels, axés sur la transmission et la transparence, et un diagnostic partagé pour identifier de manière participative les défis prioritaires et les opportunités.

Sur les recommandations opérationnelles, M. Fofana a invité les acteurs à proposer des actions concrètes en matière de gouvernance urbaine, d’infrastructures et équipements, de mobilité et désenclavement, d’environnement et résilience, de sécurité et gestion des grands rassemblements.

Pour M. Fofana, la modernisation des villes religieuses n’est pas uniquement une ambition territoriale. C’est un levier stratégique pour l’économie nationale, notamment pour l'entrepreneuriat local, l’artisanat, le tourisme religieux, l’emploi des jeunes et des femmes et l’innovation urbaine. « Moderniser ces villes, c’est renforcer l’unité nationale, valoriser notre patrimoine et créer de nouvelles opportunités pour les générations futures ».

Le ministre a conclu en appelant les partenaires techniques et financiers, les collectivités territoriales, les autorités religieuses et les chercheurs à poursuivre leur engagement pour accompagner la transformation de ces pôles religieux en modèles d’équilibre entre spiritualité, durabilité et modernité.