La migration irrégulière est un défi majeur pour le Sénégal. Malgré les efforts considérables déployés par les autorités pour lutter contre ce phénomène, la situation reste préoccupante et les chiffres sont alarmants. Entre le mardi 9 décembre et le samedi 13 décembre, 478 migrants ont été secourus en mer par la Marine nationale sénégalaise, entre Dakar et Saint-Louis.

Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et l’association "Sénégal Mo Gueun" ont organisé, ce vendredi 19 décembre à Thiès, une projection du film intitulé "Mon histoire extraordinaire : culture et développement". Une initiative forte en symboles pour sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à l’émigration clandestine, mais également sur les alternatives qui s’offrent à eux sur place.

Yahya Diallo, chargé de projet à l’OIM, s’est réjoui de la mobilisation autour de cette activité soutenue par un projet financé par la Suède. "Il est essentiel de montrer aux jeunes que des opportunités existent en matière de formation, d’emploi ou d’entrepreneuriat. Et pour cela, il faut impliquer les communautés locales dans les actions de sensibilisation", a-t-il expliqué.

La projection a également mis en lumière certaines frustrations des jeunes, notamment le manque d’impact des politiques publiques. "On entend souvent parler de fonds mobilisés pour l’emploi des jeunes, mais beaucoup disent ne jamais en voir la couleur", souligne M. Diallo. Il insiste toutefois sur le rôle crucial de l’information : "Il y a des opportunités, mais les jeunes ne sont souvent pas au courant. Il faut davantage communiquer."

La collaboration avec le Comité interministériel de Lutte contre la Migration Irrégulière (CILMI) a aussi été saluée. Pour Yahya Diallo, seule une action collective et concertée permettra d’avoir des résultats durables. "Travailler en synergie avec les associations, les structures étatiques et les communautés est la clé", a-t-il insisté. 

Le président de l'association "Sénégal Mo Gueun", Adiouma Dia, a ajouté que seules une forte sensibilisation et une bonne politique d'emploi peuvent dissuader les jeunes à s'adonner à la migration irrégulière. Il croit que la lutte contre ce fléau doit être un combat inclusif dans lequel les organisations de la société civile doivent être au premier rang. 

Adiouma Dia a ensuite exhorté les autorités étatiques à privilégier et à renforcer la communication pour montrer aux jeunes les opportunités qui se présentent en eux dans le pays. Le président de l'association "Sénégal Mo Gueun" a également plaidé la facilitation de l'obtention de visas afin de permettre aux jeunes de migrer vers l'Europe dans la légalité.