Ils sont scieurs et ils étaient partis abattre des arbres dans la forêt de Diagnon. Hélas, c’est des corps sans vie de onze scieurs qui sont revenus de cette expédition qui a viré au drame. Tous ont été tués par des rebelles qui avaient la veille pillé des boutiques dans le village de Kaour, non loin de là.
(Correspondance) - Triste aura été la journée d’hier pour les populations de Diagnon, village situé dans la communauté rurale d’Adéane, dans le département de Ziguinchor. Ces dernières sont encore sous le choc après la mort de onze personnes, tuées par des hommes armés supposés membres de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).
Selon nos sources, les victimes appartiennent à un groupe de scieurs qui s’étaient rendus dans la forêt de Diagnon, non loin de Bissine, près de la frontière bissau-guinéenne pour couper des arbres. Elles ont certainement été surprises par des hommes en armes qui les ont froidement abattues. Et c’est un autre scieur parti après le groupe qui a fait la découverte macabre. Sur place, cinq corps sans vie ont été découverts. Ce dernier rebroussa chemin pour alerter les villageois. Certains se rendront sur les lieux. Et au fil des heures, d’autres corps seront découverts. Au total, onze corps ont finalement été retrouvés avec surtout l’aide de l’armée qui a fait une descente sur les lieux. Les corps ont été acheminés à l’hôpital régional de Ziguinchor par les sapeurs-pompiers.
Ce drame a plongé les populations de la communauté rurale d’Adéane dans l’émoi. Surtout que quelques heures auparavant, non loin de là, une bande armée a nuitamment visité le village de Kaour, celui-là situé dans le département de Goudomp et dans la région de Sédhiou. Une incursion au cours de laquelle plusieurs boutiques ont été pillées et du bétail emporté par les assaillants. C’est certainement le même groupe qui est l’auteur de la mort des onze scieurs rencontrés au cours du repli après le forfait de Kaour. Dans tous les cas, le résultat est le même avec ce bilan macabre de onze morts. Et les populations, plongées dans une véritable consternation, se demandent encore pourquoi un tel acte.
Ce massacre fait partie des pires exactions menées par les rebelles en Casamance. On se rappelle qu’en 2001, treize chauffeurs et apprentis ont été abattus de la même façon par des hommes armés à Niahoump, à l’époque, dans le département de Sédhiou. Quelques mois plus tard, sept personnes sont tuées dans les mêmes circonstances à Bélaye, à une vingtaine de kilomètres de Bignona. Des crimes attribués aux rebelles du Mfdc, comme celui d’hier qui traduit l’atrocité du conflit casamançais et qui risque de provoquer une réaction militaire dans cette zone infestée de maquisards, proches du chef rebelle, Ousmane Gnantang Diatta.
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