La parité s’appliquera à toutes les listes locales sauf à celle de Touba Mosquée. Ici, c’est le khalife général des mourides qui choisit les 80 conseillers hommes ; les femmes et les jeunes n’y ont jamais été admis. C’est là l’équation Touba pour l’Etat.Les Locales à Touba seraient spéciales. En effet, l’application de la loi sur la parité pourrait se heurter à un obstacle majeur dans cette localité. La Loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 dispose dans son article 1er que «la parité absolue homme-femme est instituée au Sénégal dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives». L’article 2 de ladite loi précise : «Les listes de candidatures sont alternativement composées de personnes des deux sexes. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur. Les listes de candidatures doivent être conformes aux dispositions ci-dessus sous peine d’irrecevabilité.» Cela ne devrait pas être le cas dans une collectivité locale comme Touba Mosquée où les femmes n’ont jamais siégé au sein de cette collectivité et cela depuis 1976, année de sa création. D’ailleurs, les électeurs n’ont pas le choix puisqu’il s’agit d’une seule et unique liste de 80 conseillers choisis par le khalife général des mourides. A ce jour, seuls des hommes y figurent.L’Etat se trouve ainsi dans un dilemme car il s’agira de se conformer à la loi qui stipule en son article 2, alinéa 3, que «les listes de candidatures doivent être conformes aux dispositions ci-dessus sous peine d’irrecevabilité». Il serait peu probable qu’une liste du khalife général soit rejetée. Ou alors Touba devrait bénéficier d’une dérogation spéciale ; le cas échéant, les autorités donneraient l’impression que Touba est une localité à part. Il est vrai que ce statut était là avec la nomination du président du Conseil rural par le khalife général et l’exclusion des jeunes et des femmes sur les listes. La loi instituant la parité absolue Homme-femme a été adoptée en 2010.