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Entretien / Abdoul Aziz Mbaye, ministre de la Culture : « Il faut que les gens apprennent à planifier, à programmer, à budgétiser avant d’exécuter »

Auteur: Senewebnews

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Le ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye, est en visite de travail dans la région de Sédhiou depuis le vendredi dernier. Pendant trois jours, il a sillonné la région pour écouter les doléances des populations en matière de culture. Au terme de sa tournée qui l’a mené dans les trois départements, Abdou Aziz Mbaye s’est confié à Seneweb news.

Monsieur le ministre, vous venez de boucler trois jours de visite de travail dans la région de Sédhiou : êtes-vous satisfait de ce que vous avez vu et entendu ?

J’ai trouvé une jeunesse extrêmement dynamique. Une jeunesse qui a su dire ses préoccupations en matière de culture. Si je suis venu à Sédhiou, c’est pour m’enquérir de la situation de la culture et de ses acteurs. Cette situation, les acteurs culturels ont su la dévoiler en montrant le manque d’infrastructure et de formation.

La visite du Fort Pinet Laprade permet de comprendre qu’il y a un patrimoine culturel ici à valoriser. La préfecture, la grande mosquée de Sédhiou et de Karantaba permettent également de voir qu’il y a des bâtiments qui viennent d’un temps très ancien mais qui constituent un potentiel formidable. Si ce potentiel est exploité, il peut développer des centres d’activités culturels. Je recommanderai au centre culturel de travailler avec les autorités, les différents groupements pour voir dans quelle mesure on peut rénover un certain nombre de bâtiments pour les mettre à la disposition de la jeunesse aux fins d’activités culturelles. Le second problème évoqué, c’est la place de l’acteur culturel dans la société de Sédhiou. Jusqu’ici, les jeunes disent n’avoir pas assez d’accompagnement pour se donner un statut. C’est là une des priorités que nous poursuivons dans la politique que nous a assignée le président Macky Sall. La troisième chose, c’est de trouver une manière de valoriser le potentiel culturel pour donner une dimension économique à la culture. La culture doit servir à nourrir les artistes, à nourrir le tourisme et à nourrir différentes activités. Donc, il y a énormément de potentiels dans cette région qui pourrait sortir de l’économie de la culture et de la créativité. Maintenant c’est le rôle du ministre de la Culture que nous sommes de veiller à ce que cela se réalise.

Vous avez été interpellé par les populations sur la paix en Casamance. En quoi la culture peut faciliter le processus de paix ?

Au cours du comité régional de développement (Crd) et pendant toute la tournée à l’intérieur de la région, j’ai été interpellé par une population riche dans sa diversité culturelle sur les questions de paix. La paix en Casamance est la première priorité du président de la République. Et voilà un domaine où le développement de la culture peut aider à favoriser l’émergence d’une paix durable dans cette partie du pays. On pourrait voir ce que cela donnerait comme conséquence au niveau de la jeunesse et dans l’économie de cette région car, il faut bâtir la paix pour bâtir le développement du pays.

Pour bâtir ce développement dont vous rêvez, il faut aussi bâtir des infrastructures. A quand un centre culturel digne de ce nom pour Sédhiou ?

Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a une rupture dans le fonctionnement de la gestion. Le gouvernement ne fonctionne plus comme il fonctionnait auparavant en disant demain. Je suis dans le cadre d’une tournée nationale. Une des politiques que nous avons et qui vient de l’orientation donnée à la décentralisation par le président de la République lorsqu’il a demandé de mettre en place son acte III, c’est la territorialisation de l’offre de tous les services et politiques publics. Qu’est-ce que cela veut dire en culture ? Ici, il n’y aucun musée, le centre culturel lui-même est dans des locaux exigus. Il faudrait penser à transformer les centres culturels régionaux en maisons des arts et de la culture qui contiennent à la fois l’aspect musée et animation culturelle. Je dis qu’il faut équiper nos centres culturels régionaux pour que chacun d’eux puisse animer, ne serait-ce que deux activités culturelles en même temps. Ceci est un objectif que je compte réaliser avec le budget 2013/2014. Voilà ce que nous comptons faire mais nous ne pouvons pas dire que ce sera demain. Il faut que les gens apprennent à planifier à programmer, à budgétiser avant de d’exécuter. On ne se lève pas un jour pour inventer des programmes qu’on annonce et sur lesquels on monte des maquettes en dessin animés. Non. Nous travaillons, selon l’instruction de Macky Sall, sur du réel et je suis sûr que Sédhiou ne sera pas déçu dans notre budget de l’année prochaine.

Le Mfdc a décidé de soutenir votre politique culturelle. Que lui répondez-vous ?

Les membres du mouvement des forces démocratiques de Casamance sont des Sénégalais à ce que je sache. S’ils décident d’accompagner une bonne initiative pour rassembler ou réunir les Sénégalais, tant mieux. Nous ferons la promotion de toutes les cultures du Sénégal et si le Mfdc s’y retrouve, tant mieux. C’est ça d’ailleurs une nation, l’union dans la diversité. Je les accueille à bras ouvert et il ne faudrait qu’ils m’accompagnent seulement en Casamance ; je les invite aussi dans le reste du Sénégal.

Recueillis par Paul Faye, correspondant de Seneweb à Sédhiou

Auteur: Senewebnews
Publié le: Lundi 15 Avril 2013

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