Dakar, Seneweb.com - La situation de tension qui prévaut au Sénégal aujourd’hui est sans nulle doute inquiétante à plusieurs égards. En effet, nous assistons actuellement à «une aggravation de la violence». Nous oublions que la non-violence est aujourd'hui «la seule vraie sagesse, la seule méthode qui donne orientation à la vie et qui permette aux peuples de s'organiser face aux pouvoirs». En général, la violence est l’option du faible. D’ailleurs, c’est un signe d’un manque d’intelligence parce qu’on ne peut pas convaincre son vis-à-vis du bien-fondé de ce qu’on réclame. Comme disait Abdoulaye Bathily : «l’agression contre Walf n’est pas un acte isolé. Elle vient à la suite de plusieurs autres contre la presse indépendante au Sénégal. Cela est devenu même une règle générale. Tous ces actes demeurent impunis». C’est donc dire que si la justice ne marche pas, les gens trouveront d’autres façons de se faire justice. S’il y a une impunité pour les criminels, les gens n’auront pas peur de poser des actes répréhensibles. Parfois ils n’auront pas besoin de cacher ce qu’ils font parce qu’ils ne seront pas traduits en justice à cause de leur position, de leurs relations avec le pouvoir ou l’armée. De ce fait, le gouvernement sénégalais devrait prendre d'urgence des mesures visant à mettre un terme aux agressions et arrestations arbitraires à caractère politique. Notons que le journalisme, parfois appelé « quatrième pouvoir » pour le rôle de transparence qu'il est censé avoir au sein d'une démocratie, joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de différentes libertés publiques, dont la liberté d'expression. Donc, nous, journalistes avons le devoir de respecter les personnes «en respectant la dignité de la personne humaine, en respectant l’intimité de la vie privée, en publiant toute demande légitime de droit de réponse et en reconnaissant et en rectifiant nos erreurs (…)». Toutefois, la paix est la condition du développement, mais une paix véritable n'est possible qu'à travers le pardon. Le respect de la conscience d'autrui, dans laquelle se reflète l'image même de Dieu permet seulement de proposer la vérité aux autres, auxquels appartient ensuite la responsabilité de l'accueillir». Le Sénégal est un pays qui a une vieille tradition démocratique basée sur le dialogue, la paix et la concertation. Il est un des rares pays africains à connaître une stabilité politique depuis son indépendance hormis la situation en Casamance. Donc, prétendre imposer à d'autres par la violence ce que l'on considère comme la vérité signifie violer la dignité de l'être humain et, en définitive, outrager Dieu dont il est l'image. Evitons les problèmes de confréries. D’ailleurs, le mot arabe «Islam» veut simplement dire «soumission dans la paix». La religion doit fonctionner comme une institution de médiation pour la paix au cœur de plusieurs conflits. Le bon Dieu n'aime pas les transgresseurs. Il faut dire sans ambages que la justice humaine «est toujours fragile et imparfaite, exposée qu'elle est aux limites et aux égoïsmes des personnes et des groupes, elle doit s'exercer et, en un sens, être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit en profondeur les rapports humains perturbés». Force est de reconnaitre que tout être humain nourrit en lui-même l'espérance de pouvoir recommencer une période de sa vie, et de ne pas demeurer à jamais prisonnier de ses erreurs et de ses fautes. Du coup, il nous faut apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons périr ensemble come des imbéciles.
Auteur: ABDOULAYE BADJI
Publié le: Dimanche 27 Septembre 2009
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