D’une splendeur incontestée, avec son minaret imposant, peint en vert blanc, la Grande mosquée de Dakar est d’une beauté qui contraste avec le décor aux alentours de ce haut lieu de culte de la capitale. Son voisinage immédiat est en effet aujourd’hui envahi par des ordures, mélangées aux eaux usées et à des gravats, en plus d’une insécurité galopante.
Dès les alentours du centre commercial, en allant vers l’intérieur de la Grande mosquée, la rue est jonchée d’ordures en tout genre. Les détritus sont mélangés aux eaux usées gonflées par les fortes pluies qui se sont abattues samedi matin.
A ce décor peu reluisant, s’ajoutent les carcasses de voitures, les monticules de gravats qui traînent partout. A quelques jets de pierres de cette rue austère, se dresse un mur lézardé, d’une couleur ocre, qui sert d’urinoir aux riverains et autres passants. Nonobstant les notes de mise en garde visibles sur le mur des lieux, les gens continuent toujours d’y faire leurs besoins naturels. Ainsi s’en dégage-t-il une odeur puante, plongeant toute l’atmosphère dans un autre univers.
Non loin de là, pousse un grand bâtiment en chantier. Des ouvriers s’y activent sous un soleil de plomb. « C’est un désordre total qui règne dans cet endroit, tout le monde fait ce qu’il veut», se désole Alpha, un habitué des lieux. Ce marchand ambulant officiant à la gare routière de Petersen, rencontré en cours de route, impute cette responsabilité à deux parties.
D’une part, selon lui, certaines personnes « n’ont aucun comportement civique face à ces édifices publics, qu’ils soient administratifs ou religieux ».
D’autre part, le jeune homme en appelle à l’implication des responsables des lieux, en prenant des mesures « urgentes » pour « veiller à la préservation du cadre de vie ».
Prolifération des cantines et magasins
Quant à Mansour Sonko, enseignant dans une école privée, il déplore la prolifération des cantines et autres magasins installés tout près de la Grande mosquée. Cette situation, ajoute-t-il, a été favorisée par l’implantation d’un centre commercial qui s’étend sur un périmètre important.
Très animé, ce centre d’affaires, où on note une forte présence de commerçants chinois, donne l’impression au visiteur qu’il se trouve dans un marché hebdomadaire. S’y ajoutent, les nombreuses agences de voyages qui pullulent à un rythme exponentiel au cœur de ce haut lieu de culte.
De l’autre coté de la Grande mosquée, située en face des locaux de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), des mendiants et autres demandeurs d’aumône et de charité sont assis sous des arbres.
Non sans oublier les marchands ambulants, la plupart constitués de vendeurs d’accessoires téléphoniques, qui occupent cette artère très passante.
Confortablement installé sur sa chaise roulante, drapé dans un boubou blanc rapiécé en maints endroits, un mendiant qui frise la quarantaine, préférant garder l’anonymat, dit fréquenter cet édifice religieux depuis bientôt cinq ans. Et selon lui, la mosquée a été longtemps un lieu de refuge pour les malfaiteurs.
Un constat confirmé par Bafa Diop, un des membres du comité d’organisation de la Grande mosquée. « Tous ceux qui commettaient des délits dans les quartiers environnants venaient chercher refuge dans les coins de la mosquée», confie M. Diop.
Pis, ajoute-t-il : « des individus attendaient même la nuit pour y venir dormir ». C’est ainsi que « des démarches ont été faites auprès de la mairie de Dakar pour solliciter ses services, afin de rendre ce lieu de culte plus sécurisé », explique-t-il.
En réponse à cette requête, le maire Khalifa Sall leur a octroyé 10 agents de sécurité, entièrement pris en charge, si l’on en croit Bafa Diop. Depuis l’arrivée de ces éléments, l’endroit devient plus sécurisé. Car devant chaque porte, est installé un vigile qui filtre toutes les entrées et sorties des visiteurs, les autres effectuant des rondes permanentes à l’intérieur de la mosquée.
Abdou DIAW (Stagiaire)
Auteur: Le Soleil
Publié le: Mardi 23 Août 2011
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