Vous pouvez détester l'horloge et mépriser l'horloger, mais
le calendrier s'imposera toujours à vous. Le temps est le gendarme du Bon Dieu.
L'élection présidentielle de février 2012 a ramené sur la terre ferme de grands
oiseaux migrateurs. Ces oiseaux de proie chassent par la feinte et le
simulacre. Déguisés en troubadours, voilà que nos rapaces essaient de passer
pour de la petite volaille. Le plumage doit
ressembler au ramage. C'est pourquoi ils ont transformé leurs serres
redoutables en instruments de musique charmants. Xalam et balafon accordés, ils
dodelinent comme l'enfant sur le dos de sa mère. Depuis 1948, les stratégies
d'approche politique sénégalaise sont senghoriennes, poétiques, folkloriques et
clientélistes. La foire aux promesses quinquennales a démarré sur les chapeaux
de roue. Wade est allé poser son stand et faire son show dans le Fouta en fin
de semaine. Le candidat sortant a profité de l'occasion pour faire quelques
figures spectaculaires. Dans un ballet aérien digne des plus grands voltigeurs,
ses saltos avant ont charmé le public. Il a
promis quatre ponts, des infrastructures jusqu'en Mauritanie, de l'abondance et
de la bombance aux populations de Matam médusées. La soirée de gala a fini en
chants et en apothéose. Le but a été marqué et les objectifs de mobilisation
atteints. Mais le maître du «Je» n'est pas dupe de ces transports artificiels,
de ces louanges tarifées et de son succès acheté. Ces déplacements entrent dans
la bonne vieille stratégie du maquillage, de l'apparence et des manœuvres de
décollage de la campagne électorale. Mais attention aux atterrissages forcés.
il y a 13 ans
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