Le nouveau bâtonnier des avocats, Me Alioune Badara Fall, n'oubliera pas de sitôt l'audience de la Cour d'appel du 26 juillet 2010. En effet, défendant les intérêts Christian Children's, a il essuyé les injures d'un prévenu de nationalité anglo-burundaise. "Vous mentez, maître", lui a lancé l'homme avant de se ressaisir. Suffisant pour soulever l'ire de tous les avocats présents dans la salle d'audience. Plus d'une vingtaine d'hommes en robes noires vont demander au président de la Cour, Mamadou Baal, d'ordonner une suspension de séance d'une vingtaine de minutes. De retour dans la salle, le mis en cause présente d'abord ses excuses par la voix de son avocat, Me Ousmane Sèye. "Si j'avais entendu les propos de mon client, je me serai automatiquement déporté. Entre défendre un prévenu et défendre le barreau, je préfère défendre le barreau", dira l'avocat qui s'est dit désolé par l'attitude de son client. Parlant au nom de Me Alioune Badara Fall, Me Moustapha Diop, demandera l'ouverture de poursuites immédiates contre l'auteur des injures pour troubles à l'audience. Mais le président ne l'entendra pas de cette oreille. Avec toute la courtoisie qui sied, il demandera aux avocats d'accepter les excuses sincères du prévenu. Non sans rappeler qu'un de ses assesseurs a déjà essuyé en pleine Cour d'assises, les injures d'un avocat, mais qu'il "avait passé l'éponge". Finalement, Me Ciré Clédor Ly, reprendra la parole pour indiquer que le bâtonnier a décidé de "pardonner". L'incident est donc clos.