Après Babacar Ndiaye, premier vice-président des assises nationales, une autre défection pourrait être enregistrée dans les rangs des organisateurs. C’est celui de Mansour Kama, président de la Confédération des employeurs du Sénégal (Cnes). Ce dernier est en train d’être manœuvré par le ministre des Transports aériens et de l’Artisanat à travers la promesse d’une audience avec le président Abdoulaye Wade dès son retour.

Wade est-il sur le point de circonscrire le nombre de personnalités qui participent aux assises nationales ? En tout cas, après la démission de Babacar Ndiaye, premier vice-président des assises, voici Mansour Kama, président de la Cnes et membre du bureau, qui est sur le point d’être lui aussi reçu par Me Wade. Une rencontre qui devrait avoir lieu dès l’arrivée du président Wade, prévue aujourd’hui. En tout cas, c’est le vœu de Farba Senghor, ministre des Transports aériens et de l’Artisanat qui, actuellement, mène un activisme tonitruant pour atteindre son objectif. Le but de cette audience est d’amener Mansour Kama à se désolidariser des assises nationales, où il joue un rôle central. Mais également, de fragiliser les actions du Premier ministre Adjibou Soumaré, d’autant que Farba Senghor se serait mis dans la peau d’un Premier ministre en puissance. Pour rappel, le président de la république avait publiquement manifesté son désaccord, sur la tenue de ses assises ; et avait aussi assimilé les participants aux assises à des ennemis qui veulent faire tomber son régime. C’est ainsi que, juste après la tenue des assises, des actes perçus comme des exécutions de menaces, avaient été constatés. Les domiciles de Penda Mbow et de Amadou Makhtar Mbow avaient été privés d’électricité. La Cnes , la seule organisation patronale à avoir participé à ces rencontres, avait justifié son implication à travers un communiqué, nonobstant les menaces de Farba Senghor, demandant aux sociétés publiques, parapubliques et privées proches du pouvoir de quitter la Cnes. Farba Senghor justifiait cette injonction par le fait que, « en décidant de participer au nom de la Cnes, aux Assises organisées par une partie de l'opposition, sans obtenir l'avis et l'autorisation des grandes sociétés membres de cette structure, Mansour Kama a posé un acte purement politique ». Un acte, poursuivait le communiqué, qui n'aurait « rien à voir avec la vocation économique de la Cnes ». Des jalons que Farba assimilait à « un détournement d'objectif », et un défi lancé à l'Etat par Mansour Kama. Entre-temps, des manœuvres ont été enclenchées jusqu’à obtenir une rencontre entre Farba Senghor et Mansour Kama. Cependant, Mansour Kama, joint au téléphone par nos soins, dément avoir rencontré Farba Senghor, à plus forte raison préparer une audience avec Me Wade. Qu’à cela ne tienne, nos sources sont formelles, la rencontre entre les deux hommes a effectivement eu lieu ; et que Mansour Kama avait donné son accord de principe. Ce qui laisse présager des développements dans les heures ou jours à venir.