La police sénégalaise a déjà un genou à terre, le déballage qui s’annonce chez les haut-gradés risque de la mettre deux genoux à terre. Hier, un officier de police a lâché entre les mains de nos confrères de L'Observateur un enregistrement sonore fort compromettant le commissaire divisionnaire Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta.
Ce jour-là, devant ses éléments, le ci-devant Directeur de l’Office central pour la Répression du Trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) fait son one-man-show. L'homme lance dans un enregistrement sonore de 7 minutes 48 secondes ses hauts faits d’armes et sa manie d’accuser tout le monde et personne en même temps. « La drogue est partout présente dans la Police. Tout le monde trafique. (...).
C’est la corruption aujourd’hui. Les affaires sur lesquelles je montais quand j’étais à la sécurité publique, il n’y a aucun chef de la Division des Investigations criminelles (Dic) qui osait intervenir dans un secteur que je commande pour me dessaisir. Moi, personne ne peut me dessaisir », affirme-t-il avec une fierté mal placée. Dans cette bande sonore, le Commissaire Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta va jusqu’à citer le président Macky Sall devant ses hommes. Il y dit : « Il y a le fils de Aliou Sow (N.d.r. : boss du Btp) qui est cité dans une affaire, par exemple. Tout le monde sait que c’est un ami de Macky Sall qui est toucouleur et les toucouleurs tiennent beaucoup à cette famille. Je descends, je crée une histoire rocambolesque et je dis que je l’ai trouvé dans une situation de consommation…
Mais, dans ces histoires, c’est la pression que je crains. J’essaie juste d’aviser le Directeur général que, si un jour l’affaire éclatait, que le ministre soit mis au courant. J’essaie de manipuler, mais je fais en sorte que les choses n’éclatent pas ». Autre part, comme il l’a fait avec le Directeur général de la Police nationale (Dgpn), Abdoulaye Niang, Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta casse du sucre sur le dos d’un de ses collaborateurs.
« Ce gosse est dans la drogue dure, on lui donne beaucoup d’argent. Mais le jour où ça va casser, ça va être mauvais, autant prendre les dispositions. Tu peux te retrouver tout de suite avec une somme de 20 millions de francs Cfa (...), essaie toujours dans ces situations de jouer ta part, c’est ce qu’on appelle manipuler dans ce pays », conseille Cheikhna Cheikh Saabou Keïta. Cet échange sonore pue le « ripoux » dans la Police nationale, mais, très bientôt, l'opinion devra être éclairée sur cette affaire.
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