Les accidents mortels de la circulation routière trouvent leur explication dans les dures conditions de travail des chauffeurs de véhicules de transport en commun. Ces derniers, selon le président de l’association des chauffeurs et affiliés du Sénégal (Acas), sont surexploités et subissent en silence le diktat de leurs employeurs de transporteurs routiers. Ils ont interpellé l’Etat en vue de réglementer leurs rapports de partenariat avec leurs patrons.
La récurrence des accidents mortels de la circulation routière serait liée à la précarité des conditions de vie sociale des chauffeurs de véhicules de transport en commun. C’est du moins la conviction du président de l’association des chauffeurs et affiliés du Sénégal (Acas). Mor Khoulé dit fonder son argumentaire sur le diktat des transporteurs sur leurs employés chauffeurs. «Les chauffeurs travaillent sous pression. Les transporteurs nous imposent un rythme de travail infernal avec des horaires impossibles. Ils nous fixent un versement journalier de 15 mille francs à honorer à tout prix. Si on n’arrive pas à réunir le montant convenu, ils nous virent sans ménagement. Cette situation pousse les chauffeurs – étant des pères de famille qui veulent garder leur poste - à adopter une attitude d’indiscipline sur la route qui consiste à fouler au pied les règles du code, histoire de satisfaire leurs employeurs de transporteurs. Quitte même à semer la mort sur leur passage», a laissé entendre hier le président de l’Acas, Mor Khoulé qui nous a rendu visite hier à la rédaction avec quelques camarades. Il ajoute au chapelet de sources d’accidents mortels de la circulation routière le refus catégorique des transporteurs à faire subir une visite technique annuelle moyennant 15 mille francs à leurs véhicules de transport en commun. Et si les chauffeurs insistent pour passer le contrôle, soutient M. Khoulé, les transporteurs se braquent et virent le conducteur. «Si maintenant le chauffeur n’a que ce travail pour nourrir sa famille, il est obligé de se plier au diktat du transporteur. Ceci, tout en sachant qu’il court un gros risque en étant au volant. On est surexploité et pressé comme des citrons par les transporteurs. Ces derniers ne se préoccupent pas de la sécurité des passagers ni de l’état technique des véhicules. Ils ne sont intéressés que par le versement journalier», accuse le président de l’Acas.
M. Khoulé et ses camarades ont déploré l’absence de prise en charge sociale des chauffeurs atteints par la limite d’âge et sollicitent l’intervention immédiate des autorités étatiques aux fins de réglementer leurs rapports de partenariat avec les transporteurs routiers. «Quand les chauffeurs ont atteint la limite d’âge, ils sont obligés de retourner dans les gares routières de la place pour se reconvertir en rabatteurs de véhicules communément appelé coxeurs. Ce qui est une image déplorable. Raison pour laquelle, nous voudrions que l’Etat intervienne pour réglementer le secteur et surtout nos rapports de partenariat avec les transporteurs routiers. Car, nous voudrions avoir des bulletins de salaire et une couverture sociale», déclarent les chauffeurs.
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