L’homme politique français et avocat, Robert Badinter, a soutenu samedi que les justiciables attendent ''que justice leur soit rendue’’, estimant que ‘’la justice est aussi exigeante à l’égard de celui qui la porte’’.

‘’Ce que l’homme ou la femme de justice doivent posséder dans une démocratie, c’est la connaissance du droit, un sens élevé de la mission du magistrat qu’il s’agisse de juger des êtres humains ou des Etats ou des lois car quels que soient leurs niveaux, ce qu’attentent les justiciables c’est que justice leur soit rendue’’, a dit M. Badinter.

Il s’exprimait en duplex, lors de la cérémonie de remise du prix Kébé Mbaye pour l'éthique qui lui a été décerné pour l’année 2012 et réceptionné par son représentant, Guy Canivet, magistrat français et membre du Conseil constitutionnel.

Selon lui, le juge Kéba Mbaye ''réunissait les vertus du sage africain et justement ce que l’homme ou la femme de justice doivent posséder dans une démocratie et à cette demande Kéba Maye savait mieux que quiconque répondre, car toute sa carrière témoigne que la justice fut sa passion prédominante’’.

‘’Mais la justice est aussi exigeante à l’égard de celui qui la porte, non seulement elle requiert du magistrat une vertu d’indépendance au-de la même des garantis institutionnels, mais tout autant elle requiert de lui la conscience de ses devoirs (…) mais aussi le respect de la dignité de ces justiciables’’, a ajouté Badinter.

En un mot, selon lui, ‘’ il n’est point de sanction qui emporte avec elle une plus grande exigence éthique que celle qui s’inscrit dans le domaine de la justice(…)’’.

Evoquant sa rencontre avec le défunt magistrat sénégalais Kéba Mbaye, il a affirmé que leur lien d’amitié ''se sont renforcés avec le temps''.

‘’Recevoir le prix Kébé Mbaye pour l’éthique est assurément un grand honneur pour moi, j’y suis d’autant plus sensible que mes liens avec le juge Kéba Mbaye étaient anciens et forts’’, a dit celui qui obtenu, le 9 octobre 1981, l'abolition de la peine de mort en France en tant que garde des Sceaux.

L’ancien président du Conseil constitutionnel de la France Robert Badinter a parlé de ses venues fréquentes au Sénégal ‘’démocratie exemplaire sur le continent africain’’ où il se sent chez lui et les rapports chaleureux avec bon nombre de magistrats et d’avocats sénégalais.

Le chef de l'Etat Macky Sall, qui a présidé la cérémonie, a félicité le récipiendaire ''pour son parcours exceptionnel et son combat''. Il a salué ''l'homme de conviction, le brillant avocat l'universitaire et serviteur de l'Etat'', avant de parler d'une ''distinction méritée''.

Pour Guy Canivet, ''ce sont les valeurs du droit et de l'éthique qui ont été reconnues'' à travers ce prix qui est très ''utile'' car ''l'éthique en politique a une valeur fondamentale, et rappeler le principe de la bonne gouvernance par l’éthique et le droit est un message précieux à faire prospérer''.