Après la décision du président de la République, Macky Sall, de supprimer le Sénat et la vice-présidence, la suppléance devrait se jouer entre l’Assemblée nationale et le Conseil économique et social (Ces), où les membres sont issus de différents corps socioprofessionnels. La réponse à la question de la suppléance sera en définitive livrée par la réforme constitutionnelle qui va intériner la mort du Sénat et de la Vice-présidence.
On sera alors qui sera le dauphin constitutionnel de Macky Sall. Aujourd’hui, le chef de l’État, qui veut opérer des ruptures par rapport à son prédécesseur, est en face d’un dilemme cornélien : revenir à l’orthodoxie, en faisant en sorte que le président de l’Assemblée nationale puisse le suppléer, en cas de vacance du pouvoir, ou bien contenter ses partisans qui veulent que cet honneur revienne à un «apériste» pur jus. Toujours est-il que le président de la République dispose de la prérogative de nommer le président du Ces, dirigé présentement par Ousmane Masseck Ndiaye et dont le mandat actuel des 80 Conseillers expire en 2014, si la structure n’est pas supprimée entre temps.
Moussa Sarr : «Le problème de la vacance du pouvoir ne peut être réglé que par des concertations»
En tout cas, du côté de la Ligue démocratique (Ld), le porte-parole, Moussa Sarr, plaide pour des concertations au sein de «Benno bokk yakaar». «Je crois que nous devons respecter la volonté du peuple sénégalais qui exige, aujourd'hui, la résolution de ses problèmes. Donc, il nous faut éviter des débats de politique politicienne. Nous sommes dans une Coalition, et c'est à l'intérieur de la Coalition qu'il faut poser les problèmes pour trouver les meilleures solutions». Et de poursuivre : «Nous avons une Assemblée nationale qui vient d'élire son président.
Le Sénat vient d'être supprimé. Le problème de la vacance du pouvoir ne peut être réglé que par des concertations. Donc, nous appelons à des concertations pour résoudre le problème de la suppléance du pouvoir. Nous appelons à des concertations, ça peut être le président de l'Assemblée nationale, ça peut être un autre schéma». L'essentiel, selon M. Sarr, est que «les partis membres de la Coalition se donnent le temps de se concerter pour trouver la meilleure solution». À la question de savoir, s’il n’a pas peur qu’une crise de confiance s’installe entre les partis alliés au sein de «Benno bokk yakaar», Moussa Sarr déclare : «On peut avoir une crise de confiance entre les alliés. Mais, si les alliés sont animés de bonne foi, et si tous les alliés mettent en avant les intérêts du pays, nous allons transcender nos intérêts particuliers et nous allons trouver les solutions».
Maguette Thiam : «Il nous faudra ramener la suppléance dans un cadre consensuel»
Pour sa part, Maguette Thiam, Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), déclare : «Il nous faudra ramener la suppléance dans un cadre consensuel. Nous sommes en démocratie, on peut en discuter. Il s'agit également de faire intervenir le peuple sénégalais et nos cadres intellectuels». Bamba Fall, porte-parole de la Coalition «Benno Siggil Dakar», qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence de presse, considère qu’«il faut ramener le mandat du président de l’Assemblée nationale à 5 ans et qu’il assure la suppléance du président de la République, en cas de vacance du pouvoir». Quant à Samba Kara Ndiaye, président de la Nouvelle alliance démocratique (Nadems), il est préoccupé par l’âge du président de l’Assemblée nationale. «Nous n’avons pas fait campagne contre Wade pour nous retrouver à avoir un président de l’Assemblée nationale, un sexagénaire ou un octogénaire, qui sera, en cas d’incapacité, le dauphin constitutionnel de Macky Sall. Niasse aura bientôt 80 ans. Il fallait que le président de l’Assemblée soit un jeune. Il fallait vraiment faire la rupture».
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