Ismaila Ndiaye, dit Izzo, est un agent de joueurs qui a vécu longtemps en Europe. Aujourd’hui, il veut venir en aide à son cher Sénégal en investissant dans le football. Seneweb News est allé à sa rencontre.

 Ismaila Izzo Ndiaye, vous êtes agent de joueur. Parlez-nous de vous ? 

Je suis né et j’ai grandi à Dakar. Je me suis installé à Londres depuis un peu plus de 9 ans en vue de compléter un cursus universitaire en commercialisation et business management. Après mon cursus scolaire à Londres, j’ai commencé à travailler chez Base Soccer Agency qui est l’une des plus grosses structures de management et consulting en Europe.

 Depuis quand vous êtes agents de joueur ? Est-ce que c'est un métier facile ? 

Je suis tombé là dedans un peu par hasard. Cela remonte il y a environ 7 ans. En effet, j’ai acquis de l’expérience en côtoyant quelques footballeurs, leur proposant un service dans le domaine du management et de la commercialisation. Je me suis alors découvert une véritable vocation. Ayant un grand sens du contact, j’ai su rapidement développer un carnet de contacts bien rempli. Il y avait là tout ce qui me plaisait, le goût du challenge et du management au service de ma passion pour le sport, et le football en particulier.

Vous savez, les gens pensent généralement qu’il s’agit d’un métier facile où il suffit seulement d’avoir un carnet d’adresses bien rempli. Il faut une grande ténacité pour se faire connaitre et évoluer dans ce milieu fermé qu’est le football. Certes, cet élément est indispensable, mais il faut savoir que c’est un métier assez stressant. Il faut également avant tout maitriser l’art de la négociation, avoir une grande capacité d’écoute et savoir gérer son stress. Cela demande également énormément de travail, notamment en ce qui concerne la prospection. Il ne faut pas oublier que c’est un métier où les enjeux financiers sont colossaux, et le challenge humain tout aussi passionnant. Vous devez gérer, conseiller des sportifs professionnels, parfois à forte notoriété. Vous gérez leur carrière, ils vous font confiance.  

Quelles sont les difficultés les plus récurrentes dans ce métier?

Il faut beaucoup de rigueur et de ténacité pour devenir agent de joueur et, surtout, le rester (rires). On est parfois en proie à de grandes déceptions et de fortes désillusions. Par moments, je ne compte plus mes heures, je travaille à un rythme effréné. Il peut nous arriver de travailler 6 mois ou plus sur un dossier, d’y investir énormément de temps et d’argent sans que cela n’aboutisse à quelque chose. Il faut également du discernement pour ne pas choisir un joueur sur des critères personnels, mais bien professionnels. 

Même s’il est vrai qu’il m’arrive parfois de faire…, je dirai de l’humanitaire, travailler sur des dossiers à titre quasi bénévole. Parlant d'agent de joueurs, on fait allusion au foot. Comment voyez vous actuellement le football sénégalais? Je pense que le football sénégalais a toujours eu un bon niveau. Les clubs et écoles de football ont eu à former des générations de footballeurs professionnels qui ont évolué dans les plus gros championnats du monde. La preuve en est que les joueurs sénégalais ont beaucoup de succès sur le plan international. C’est dommage que le succès que nos footballeurs connaissent au niveau de leurs clubs respectifs ne se transpose pas au niveau national. 

 On parle d'un nouvel entraîneur pour l'équipe nationale; selon vous, qui est l'homme idéal ? Certains pensent qu'il faut faire appel à Bruno Metsu, qu'en pensez-vous? 

Je pense que l’entraineur idéal pour notre équipe nationale doit avoir une grande expérience du football international. Ainsi qu’une forte personnalité et le pouvoir de rassembler, galvaniser les joueurs dans le but de les motiver à donner du meilleur d’eux-mêmes afin de faire évoluer l’équipe dans le bon sens. 

Il faut également qu’il puisse détecter le potentiel individuel de chaque joueur dans le but de l’utiliser à meilleur escient. Bruno Metsu a énormément fait pour l’équipe nationale sénégalaise dans le passé. Je pense que ce serait une bonne chose d’avoir une personne de son expérience à la tête de cette équipe. 

 Quels sont vos objectifs ? Qu’allez-vous faire pour le sport sénégalais ? 

J’ai créé ma compagnie de management et de consulting au Sénégal, COMMON GROUND SPORTS & MEDIA. C’est une structure de management. Mon objectif principal est de découvrir et développer les footballeurs de demain. Afin d’atteindre ce but, je suis sur le point d’ouvrir, cet été, une école de football à Dakar, Common Ground Football Club. Je travaille sur ce projet avec des associés de tous horizons. Ce centre a pour objectif de développer de nouveaux talents et d’offrir l’opportunité à de jeunes sénégalais dynamiques et ambitieux, d’accomplir leur projet. Ce centre de formation à but humanitaire aura pour objectif d’aider de jeunes Sénégalais défavorisés en leur offrant plus de chances de réussir et d’assurer leur avenir.