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Les détenus du Camp pénal de Liberté 6 ont crié bruyamment, hier, leur ras-le-bol. Ils dénoncent des «conditions de détention inhumaine» et soutiennent qu’il n’est plus question qu’ils se laissent «traiter comme des animaux». «Nous avons fauté, nous payons. C’est pourquoi nous sommes en prison. Mais nous restons des êtres humains, avec des obligations, certes, mais aussi des droits. Nous n’en pouvons plus des brimades et des coups que nous ne cessons de recevoir. Le rôle des gardes pénitentiaires c’est de nous éduquer, mais pas de nous brimer», tonne un détenu qui a déjà passé 10 ans en prison et qui devra rester 10 ans encore derrière les barreaux.
Ce mouvement d’humeur a été déclenché par une fouille de routine opérée par les gardes pénitentiaires. Une fois à la chambre 14 de cette prison, ils demandent aux détenus de sortir. Seul Pape Nouma Dia, dit Papis, chef de cette chambre, incarcéré depuis 1999 et purgeant une peine de 25 ans, ne s’exécute pas. Lorsque les gardes le somment de rejoindre ses codétenus, il répond que la coutume veut que le chef de chambre assiste à la fouille pour être témoin de tout ce qui se fait et, le cas échéant, de toute découverte suspecte. Au moment où Papis s’explique avec le chef du détachement, les autres agents commencent la fouille et découvrent, disent-ils, un téléphone portable et des chargeurs. Papis proteste. Les agents répliquent. Le ton monte. Les coups pleuvent. Pape Nouma est roué de coups. Ses codétenus qui assistent à la scène, se rebellent et commencent à crier pour ameuter leurs autres camarades des autres cellules. Très vite, la prison est transformée en salle de spectacles, avec en fond sonore, des cris tonitruants. Très vite, les gardes pénitentiaires battent le rappel des troupes, s’arment lourdement et obligent tous les détenus à retourner dans les cellules. Armes en main, les gardes encerclent le camp pénal, prêts à mater les mutins. Sachant que le rapport de force n’est pas en leur faveur, les détenus se mettent à crier. Des cris qui finissent par franchir les murs de la geôle. Les cris sont si forts que les passants commencent à s’ameuter dehors, attirés par ce mouvement d’humeur des prisonniers. Après quelques heures de tintamarre, les détenus se calment. La tension s’abaisse. Mais leur message est certainement parvenu aux responsables de l’administration pénitentiaire.
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