Même si la décision rendue par le Tribunal de Thiès, hier, dans l’affaire opposant Dangote aux héritiers de Serigne Saliou Mbacké, certaines indiscrétions font état d’un grand paradoxe ouvrant la porte à un recours en appel pour les plaignants. En résumé, le juge dit dans la première partie de sa décision que Dangote à tort. Argumentant, il révèle : «Le rapport d’expertise du chef de service de cadastre de Thiès, daté du 11 mars 2011, confirme l’empiètement des travaux de Dangote sur 170 hectares de terre faisant partie de la parcelle attribuée par décret présidentiel à Serigne Saliou Mbacké». Aux yeux du juge donc, «Dangote a fait un empiètement, une occupation irrégulière constitutif d’une faute, d’après l’article 119 du Code des obligations civiles et commerciales (Cocc)». Un éclairage d’expert qui donne raison au ministre de l’Environnement, Djibo Kâ, qui écrivait dans une correspondance adressée à Serigne Moustapha Saliou Mbacké et datée du 6 octobre 2009 ceci : «J’ai donné des instructions à mes services pour que cette affaire soit traitée avec la plus grande célérité et que je sois informé régulièrement de l’état d’exécution de la décision de restituer à la famille de feu Serigne Saliou Mbacké la partie de la superficie occupée illégalement par la société Dangote Industries Ltd».
Mais, paradoxalement, la deuxième partie de la décision indique que le terrain en question relevant du domaine public de l’Etat, par conséquent, «seul l’Etat peut expulser l’entreprise de Dangote» de l’espace qu’elle occupe sur le site donné à feu Serigne Saliou Mbacké et non les héritiers de ce dernier. Toutes choses qui font qu’aujourd’hui, les avocats de la famille du marabout veulent interjeter appel, d’autant qu’ils considèrent que le site visé ne saurait relever du Code du domaine de l’Etat, puisqu’il s’agit d’une partie de la forêt classée de Pout, qui est du même régime que le champ de Serigne Saliou de Khelcom, relevant du Code forestier.
La famille Mbacké envisage d’interjeter appel
Les avocats des héritiers de l’ancien Khalife général des Mourides n’ont pas encore dit leur dernier mot. Après avoir fait un compte-rendu détaillé à leurs mandants, notamment à Serigne Moustapha Saliou Mbacké, fils du défunt Khalife, décision a été prise d’étudier les modalités d’introduction d’un recours en appel.
L’objectif de cette nouvelle procédure judiciaire qui s’offre aux héritiers de feu Serigne Saliou Mbacké, c’est de démonter l’argumentaire du juge de première instance qui s’est fondé sur le Code du domaine de l’Etat pour rejeter les demandes de ces derniers. Mieux, le géant de la cimenterie Dangote devrait, si jamais les héritiers de Serigne Saliou Mbacké obtiennent gain de cause en appel, payer l’astreinte de 20 millions de francs par jour de retard à laquelle elle a été condamnée pour arrêter immédiatement les travaux qu’elle mène sur la partie de terrain appartenant à Serigne Saliou Mbacké.
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