Le président de l'assemblée nationale a, dans une récente sortie dans la presse, démontré les limites de l'Etat à influer sur le prix d’une denrée qu’il ne produit pas. Le seul hic est que l'actuel président de la République avait fait de la baisse des prix des denrées de première nécessité, une canne avec laquelle il est allé à la pêche aux voix.

Nos confrères de La Tribune de rappeler ce constat qu'avait fait Macky Sall, alors candidat à la présidentielle de 2012 : « Les Sénégalais sont fatigués ».

« La première mesure que je vais prendre c’est diminuer le prix des denrées de première nécessité », avait-il promis durant sa tournée, à l'étape de Ouakam. Pendant ce temps, ses collaborateurs de leur coté, ne se faisaient pas prier pour investir les plateaux de télévision afin de soutenir que cela était "dans l’ordre du possible" et qu'ils détenaient des solutions (miracle?) pour faire baisser les prix. Ils n'hésitaient pas à surfer sur la faim des populations pour parvenir à leur fin. 

Abdoulaye Wade, Abdou Diouf, ils sont finalement tous passés par la même ruse, qui en fait s'avère être un puissant argument politique face à des électeurs tenaillés par la faim. La dure réalité les rattrape à chaque fois, balayant d'un revers de main toutes ces belles promesses une fois les commandes du pays sont sous leur contrôle. Des "wakhone-wakhete" qui, on l'a vu, se retournent contre eux sans merci. 

Pourquoi alors ne pas être plus responsable en avouant au peuple ce qui est possible de faire, ainsi que ce qui est impossible, dans un court terme, à réaliser ?

Pourquoi ne pas mettre un programme ambitieux pour l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire ?

Ne suffirait-il pas dès lors d'une bonne dose de volonté politique pour mettre un terme à cette dépendance, quand on sait tous que le Sénégal regorge de potentialités pouvant le conduire à arriver à l'autosuffisance alimentaire tout en évitant de subir les contrecoups de la flambée du cours mondial prix du riz? 

Au rythme où vont les choses, le pouvoir gagnerait à revoir sa copie, car le peuple a faim et comme ventre affamé n’a point d’oreilles !...